Serigne Maye Thiam, Mariama Sarr…bien logés dans leur moelleux fauteuil, leur passivité sur le traitement des accords avec les forces syndicales risque de coûter trop cher au Chef de l’Etat
Le monde éducatif avait retenu son souffle dans la nuit du lundi 30 avril au mardi 1er mai 2018. Plus de la moitié d’un jour pour arriver à un accord qui sauva l’année scolaire, après quatre mois de grève sans répit.
Six mois après, que nenni sur les engagements du Gouvernement du Sénégal.Récemment, le Président de la République s’est offusqué des lenteurs dans les mises en œuvre, pour rappeler à son Gouvernement le respect des accords avec le G6.
Une sortie sans équivoque qui met à nu les carences de certains ministres qui jouent avec le thermomètre social, en face de forces syndicales très organisées et souvent effervescentes.
Alors, à moins de six mois de la présidentielle, et moins de deux semaines de la rentrée scolaire, les acteurs du secteur éducatif sont dans l’angoisse. Pourtant, dans le document dénommé «Protocole d’accord du 30 avril 2018 », dans lequel sont paraphés les six points essentiels, tout semblait bien réglé, dans un timing que le gouvernement avait jugé « faisable et raisonnable. »
Des réunions trimestrielles de suivi du paiement des rappels d’intégration, de la validation des années de vacation et de contractualisation, de mise en solde, rien que des actes insignifiants ont été notés.
Alors que l’Etat promettait de respecter, pour cette fois, ses engagements et se projeter dans une décennie sans grève. Suite à la sortie du Chef de l’Etat, l’une des forces principales du mouvement enseignant, à savoir le Cusems, a mis en garde l’Etat du Sénégal.
Pour le secrétaire général du Cusems, les choses trainent, pour ne pas dire que rien ne semble bouger. Même son de cloche chez leurs collègues de l’élémentaire qui comptent, « dès octobre », déposer un préavis de grève. C’est dire que la rentrée 2018-2019 s’annonce des plus hypothétiques.
Il apparaît dès lors que les ministres Serigne Mbaye Thiam de l’Education, Mariama Sarr de la Fonction publique…sont sur la corde raide. Une passivité de ces derniers qui s’explique, en ces temps de parrainage ou de chasse aux signatures, par leur volonté à démontrer au Président Macky Sall leur poids politique, plutôt que de se pencher sur les dossiers de 97 000 enseignants.