Jair Bolsonaro, candidat d’extrême droite, est arrivé largement en tête du premier tour de la présidentielle au Brésil avec 46,7 % des voix. Il a toutefois dénoncé des « problèmes avec les urnes », assurant qu’il aurait dû être élu sans second tour.
Jair Bolsonaro, candidat de l’extrême droite brésilienne, a failli crier victoire dès le premier tour de l’élection présidentielle au Brésil, dimanche 7 octobre. Arrivé très largement en tête du scrutin, il a remporté 46,7 % des voix, selon le tribunal électoral brésilien qui table la participation à 79,7 %.
Il affrontera au second tour, le 28 octobre, Fernando Haddad, candidat du Parti des travailleurs (PT), crédité de 28,37 % des voix. Le score du candidat du Parti social-libéral, nostalgique déclaré de la dictature militaire de 1964-1985, est bien supérieur aux derniers sondages communiqués avant le scrutin.
Dans la soirée, Jair Bolsonaro a toutefois affirmé être « certain » qu’il aurait été élu si des « problèmes avec les urnes électroniques » n’étaient pas survenus. « Je suis certain que si ça n’avait pas eu lieu, nous aurions eu dès ce soir le nom du président de la République. C’est notre liberté qui est en jeu », a déclaré le candidat dans une vidéo.
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« On nous a rapporté de nombreux problèmes avec les urnes (…) Nous ne pouvons pas rester sans rien dire. Nous allons réclamer au Tribunal supérieur électoral (TSE) des solutions », a-t-il ajouté.
Après l’annonce des premiers résultats, des partisans de l’ancien capitaine de l’armée s’étaient rassemblés devant le siège du TSE à Brasilia en criant à la fraude. Fin septembre, le candidat avait déclaré qu’il ne reconnaîtrait pas « une victoire qui ne serait pas la (sienne) », avant de revenir sur ses propos suite au tollé qu’il avait provoqué.
La corruption et l’insécurité, thèmes de campagne de Bolsonaro
Ancien officier âgé de 63 ans, Bolsonaro a convaincu de nombreux Brésiliens de voter pour lui en surfant sur leur colère contre la corruption de la classe politique et l’insécurité. Il a notamment promis d’assouplir la législation sur le contrôle des armes à feu afin que les Brésiliens puissent s’armer contre les criminels.
Entré tardivement dans la campagne, en septembre, après que la justice a confirmé l’inéligibilité de Lula, Fernando Haddad, ex-ministre de l’Éducation qui se décrit comme modéré, souhaite quant à lui stimuler les investissements publics et abandonner toute privatisation.
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Les fils Bolsonaro élus députés
L’aura du « mythe », comme le surnomment ses partisans, a rejailli sur deux de ses fils : Eduardo Bolsonaro, 34 ans, a été réélu député à Sao Paulo en pulvérisant le record absolu de voix pour une législative au Brésil. Flavio Bolsonaro, 37 ans, très présent auprès de son père, pour qui il a fait campagne après l’attentat, a été facilement élu sénateur de Rio de Janeiro.
Près des deux tiers des électeurs vivent dans le sud du pays, où se trouvent les deux plus grandes villes brésiliennes, Sao Paulo et Rio de Janeiro, qui penchent en faveur de Jair Bolsonaro. Un quart des électeurs résident dans des zones moins développées dans le nord-est du pays, bastion historique du Parti des travailleurs.
Ils n’ont pas voulu d’un retour au pouvoir du Parti des travailleurs de la présidente Dilma Rousseff, destituée en 2016 pour avoir maquillé les comptes publics. Elle a d’ailleurs échoué à briguer un siège de sénatrice dans l’État de Minas Gerais (sud-est). Elle est arrivée en quatrième position, avec 15,06 % des voix, alors qu’elle arrivait en tête des intentions de vote.