Le projet de loi sur le parrainage n’a pas finit pas de faire polémique. Pour l’opposition, il s’agit d’un texte « injuste », visant à réélire le président Macky Sall en 2019. Et cela peut être source de vives contestations au soir du 24 février 2019. Ce qui rappelle la douloureuse présidentielle du 28 février 1988.
Eviter le 28 février 1988…
Les politiques doivent savoir que le Sénégal, n’appartient pas à eux seuls. Et que le Sénégal, ne doit plus revivre des événements post élections à l’image de ceux issus du 28 février 1988. Presque 31 ans après, la démocratie sénégalaise qui a fait le tour du monde doit être préservée. Ce, avec deux alternances à l’espace de 12 ans.
Ainsi, il revient de facto, aux femmes et hommes politiques de sauver le Sénégal d’un embrassement total.
Le pouvoir comme l’opposition, chaque camp a une responsabilité historique dans cela. Car si toutefois que l’on accepte d’aller aux élections en dépit du climat délétère, il faut également accepter d’être vainquis. C’est à partir des contestations que surviennent des situations fâcheuses aux conséquences incommensurables.
La société civile a également un grand rôle a joué. En ce sens de ne pas d’ores et déjà donné raison à tel ou tel camp. Sa neutralité doit servir de ligne de conduite pour que demain, aucun camp ne conteste sa position en cas de médiation.
L’état d’urgence décrété, des arrestations notées
L’état d’urgence décrété, puis levé, Me Wade arrêté, jugé et condamné à un an avec sursis. Une élection qui a enregistré après la publication des résultats d’incidents très violents à la suite desquels, l’état d’urgence a été décrété, puis levé, Me Wade arrêté, puis jugé avant d’être reçu en audience par Abdou Diouf, président de la République d’alors.
Jamais les Sénégalais n’oublieront de si tôt, les événements de 1988. A l’élection présidentielle, seuls quatre candidats étaient en lice. Il s’agissait d’Abdou Diouf, Président sortant, candidat du Parti socialiste (PS), Abdoulaye Wade, leader du PDS, Babacar Niang, candidat du Parti pour la libération du peuple (PLP), et Landing Savané de And-Jëf. Aux législatives, le PS avait recueilli 71,34% des suffrages, et remporté 103 sièges sur 120. Le PDS avait obtenu 17 sièges avec 24,74% des voix. A l’élection présidentielle, Abdou Diouf a été réélu avec 73,2% des voix. Me Abdoulaye Wade avait obtenu 25,8% des voix, Babacar Niang, 0,75% et Landing Savané, 0,25%.
Dans les archives de l’observateur, «aucun des partis d’opposition n’était représenté à l’Assemblée nationale. Cependant, avant la proclamation des résultats, il y a eu beaucoup d’agitation. Et de violentes manifestions s’en sont suivies, un peu partout à Thiès et à Dakar. Dans les établissements scolaires et universitaires. A la suite de ces incidents, l’Etat avait pris des mesures».
Les rassemblements sur la voie publique interdits
Selon le quotidien «Le Soleil» du lundi 29 février 1988, on peut relever le communiqué du ministre de l’Intérieur, signé par André Sonko, interdisant les rassemblements sur la voie publique. On peut lire dans ce communiqué ce qui suit : «…pour prévenir tout désordre, les rassemblements sur la voie publique sont interdits et des instructions très fermes ont été données en ce sens aux agents de la force publique». Par Décret n°88.229 du 29 février 1988, l’état d’urgence a été proclamé sur toute l’étendue du territoire de la région de Dakar. Sur la même lancée, le ministre de l’Intérieur avait également signé un arrêté le 29 février 1988 dans lequel il était précisé que «la circulation des personnes et des véhicules sur les voies publiques à l’intérieur de la région de Dakar est interdite de 21h à 06h du matin pendant la période d’application de l’état d’urgence». Il faut noter en somme, que la période post-électorale de février 1988 a été marquée par des séries de casses et de heurts. Des voitures brûlées puis retournées, des magasins saccagés, des stations d’essence en proie aux flammes, tel était le décor du moment. Conséquence : Me Abdoulaye fut arrêté le 29 février 1988 et plus de 200 personnes ont été interpellées.
Au soir du 24 février 2019, cela doit être évité. Le fair-play doit prévaloir pour sauver le Sénégal et se tourner résolument vers le travail pour un Sénégal émergent.
Article Précédent
Article Suivant