Les chiffres publiés par Vicat, la maison-mère de la Sococim, indiquent que cette entreprise n’a pas cessé de croître même pendant la pandémie à coronavirus. Comme quoi, le Covid-19 n’a pas encore infecté le bâtiment. Ce qui devrait être une bonne nouvelle pour les autorités sénégalaises.
Si certains secteurs sont frappés par la crise liée aux effets du coronavirus, cela ne semble pas être le cas avec le secteur des industries extractives, en particulier du ciment. La Lettre Quotidienne Le Confidentiel a publié les chiffres de Vicat, la maison-mère de la Sococim, dans lesquels on lit que la plus vieille cimenterie du Sénégal a continué de se porter comme un charme le trimestre écoulé. Si les chiffres avancés, concernant la hausse de la production de 18%, portent sur les usines de Mauritanie et du Mali en plus de celle du Sénégal, La Lettre Quotidienne souligne bien que la part du Sénégal y est la plus importante, en plus du fait que le Sénégal a connu une hausse du prix du ciment il n’y a pas si longtemps. Cela a boosté le chiffre d’affaires trimestriel à 46,5 milliards de francs Cfa pour les trois usines de l’Afrique de l’Ouest. Et la part de la Sococim seule y est de 60%.
On comprend que dans ces conditions le chef de l’Etat ait pu demander des efforts conséquents à certaines entreprises dans le cadre de la solidarité dans la lutte contre le Covid-19. Mais on sait que même sur ce point, la filiale de Vicat n’a pas été la plus généreuse. Il reste néanmoins à savoir ce qu’il en est des performances des concurrentes de la Sococim. Ni Dangote cements ni Les Cimenteries du Sahel n’ont encore rendu publics leurs résultats. Mais il ne serait pas étonnant d’apprendre que ces cimentiers aient fait aussi bien que la cimenterie de Rufisque.
L’autre question sera de savoir ce qui est consacré à la Rse dans les retombées de ces usines. Pour ce qui est de la Sococim, les riverains de son usine ne cessent, des années durant, de conjuguer négativement cette cohabitation. Pour parler d’une chose assez élémentaire, la route qui dessert l’usine, mise à mal par les poids lourds des fournisseurs et des clients de la cimenterie, ne reçoit aucune forme d’aménagement ou d’entretien. Sous le prétexte qu’elle paie divers taxes et impôts, la Sococim se croit dispensée d’une quelconque forme d’entretien de cette route.