Programme de riposte économique : L’Uemoa cherche 5 284 milliards

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La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), qui s’est réunie hier en session extraordinaire en visioconférence, a évalué les ressources financières nécessaires aux Etats pour faire face aux besoins en équipements sanitaires, assurer une mise en œuvre effective des mesures sociales et relancer l’activité économique à 5 284,9 milliards de francs Cfa.

La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine s’est réunie hier en session extraordinaire, en visioconférence, afin de se pencher sur la grave crise sanitaire qui sévit dans les pays de l’Uemoa du fait de la pandémie à coronavirus (Covid-19). A cette occasion, la Confé­rence a évalué les ressources financières nécessaires aux Etats pour faire face aux besoins en équipements sanitaires, assurer une mise en œuvre effective des mesures sociales et relancer l’activité économique. L’évalua­tion de ces besoins, selon le communiqué final de cette session, «s’élève à 5 284,9 milliards de francs Cfa. Il en résulterait une aggravation du déficit budgétaire, dons compris, pour représenter 5,5% du Pib contre 2,7% initialement prévu».
La Conférence note «qu’à l’instar des autres pays, la pandémie à coronavirus affecte profondément les économies des Etats membres. Ainsi en 2020, la situation macroéconomique de l’Union connaîtrait une dégradation sensible avec notamment un taux de croissance moyen qui ressortirait à 2,7%, soit une réduction de près de quatre points de pourcentage par rapport à la prévision initiale de 6,6%». A cet égard, les chefs d’Etat et de gouvernement encouragent les Etats membres à mettre rapidement en œuvre les mesures de stabilisation, puis de relance des économies.
Ils notent «avec préoccupation la situation alimentaire et nutritionnelle particulièrement difficile pour une certaine frange des populations de l’Union qui aura besoin d’une assistance alimentaire et nutritionnelle immédiate pendant la période de soudure (juin-août 2020)». A leurs yeux, «cette vulnérabilité alimentaire, essentiellement due à la situation sécuritaire, pourrait se dégrader davantage avec la crise sanitaire du Covid-19». La Conférence relève par ailleurs, d’après le document, «que les difficultés liées aux importations, la fermeture des marchés, les mesures de confinement et la mise en quarantaine des zones touchées par la pandémie pourraient priver les producteurs ruraux d’un accès facile aux intrants agricoles et affecter négativement les résultats de la campagne 2020-2021 déjà sous la menace du péril acridien avec l’installation prochaine de la saison des pluies. Cette situation pourrait déboucher sur une aggravation de la situation alimentaire et nutritionnelle pour la région en 2021.
La Conférence, consciente que les couches vulnérables sont très affectées par les mesures prises pour limiter la propagation de la pandémie à coronavirus, recommande aux Etats membres de mettre rapidement en œuvre les mesures d’atténuation prises en leur faveur».

Des mesures à mettre en œuvre par les Etats
Face à cette situation, la Conférence a pris une série de mesures et invite les Etats membres et les Institutions communautaires à les mettre en œuvre. Il s’agit de «l’instauration, dans le cadre communautaire, d’une plus grande coordination dans la prise des mesures sanitaires relatives à la gestion des frontières intérieures et extérieures de l’Union, l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan régional de renforcement des capacités des systèmes de santé pour la gestion des épidémies, l’adoption d’une Déclaration portant suspension temporaire de l’application du Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité». S’y ajoute «la prise avec célérité de toutes les mesures qui s’avèreraient nécessaires pour réduire l’impact de la pandémie sur nos populations et soutenir l’économie pendant et après la crise».
Dans le contexte de la crise sanitaire liée au Covid-19, la Conférence soutient l’initiative de l’Union africaine relative à la dette des pays africains.
La conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, sous la présidence de Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire, a profité de l’occasion pour adresser ses remerciements à l’ensemble des partenaires bilatéraux et multilatéraux «pour les initiatives qui ont déjà été engagées et les invite à soutenir encore plus le continent africain dans sa lutte contre la pandémie».

 

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