Proxénétisme : Abdou Aziz Bâ héberge une « déficiente mentale », couche avec elle et la livre à la prostitution
Commerçant de son état, Abdou Aziz Bâ, 31 ans est vraiment un homme sans cœur. Profitant de la vulnérabilité de la jeune fille F. D, qu’il avait rencontrée au marché Hlm 5, le sieur Bâ l’avait hébergée chez lui avant d’en faire un jouet sexuel. Jugé ce lundi, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour proxénétisme, il risque de croupir trois longues années à la citadelle du silence.
Guédiawaye, la jeune fille F. D, 20 ans qui a montré toutes les signes d’une personne déséquilibrée lors de sa comparution ce lundi, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour défaut de carnet sanitaire, avait fugué de chez elle. C’est dans ces circonstances qu’elle avait rencontré Abdou Aziz Bâ au marché Hlm 5. Mais au lieu de l’assister, le jeune homme de 31 ans avait préféré l’héberger chez lui, à Castors pour assouvir ses désirs sexuels.
Et comme si cela ne suffisait pas, il lui trouvait aussi des clients pour des rapports sexuels tarifés. « Depuis un mois, je suis chez Abdou Aziz Bâ. Parce que, j’avais des problèmes avec ma mère. On a eu à entretenir des rapports sexuels à plusieurs reprises. Parfois aussi, il amenait des hommes pour que je couche avec eux, en contrepartie de la somme de 5 000 francs. Mais, c’est lui qui encaissait l’argent. Le jour de notre arrestation, on était dans une auberge en train d’attendre un client « , a fait savoir la demoiselle Diakhaté, yeux hagards, teint clair, vêtue d’un pull-over de couleur rose.
Interrogé par le juge, Abdou Aziz Bâ qui avait reconnu les faits devant les enquêteurs, adopte le système de défense de la dénégation. » Cette fille achetait des chaussures chez moi. Mais, le jour de notre arrestation, on s’était rencontrés fortuitement dans l’auberge. Comme je suis intervenu lorsque le vigile l’avait interpelée, ce dernier a cru que j’étais avec elle. Elle n’est jamais venue chez moi », a-t-il contesté.
Dans son réquisitoire, la représentante du Ministère public qui a estimé que le prévenu est tout simplement de mauvaise foi, a requis trois ans ferme contre lui. » C’est le vigile de l’auberge Cheikh Dione qui avait constaté le comportement bizarre de la prévenue par rapport aux autres filles de joie. Elle avait déclaré qu’Abdou Aziz Bâ lui avait promis de lui acheter des effets vestimentaires avec l’argent. Et ce dernier avait reconnu les faits devant les enquêteurs, en soutenant qu’il gagnait mille francs comme commission. Ce qui n’est même pas vrai.
C’est lui qui prenait tout l’argent. Parce qu’en voyant sa victime, on sait nettement qu’il y’a quelque chose qui ne va pas dans sa tête. Même quand on ne dispose pas d’un certificat médical. Au lieu de l’aider, il en a fait un outil de travail », a fustigé l’avocate de la société, avant de demander la relaxe de la prévenue et son placement sous surveillance dans une structure spécialisée.
Me Khady Sène, conseil de la prévenue qui a aussi dénoncé le comportement du sieur Bâ, a sollicité la relaxe. » Je suis écœurée par l’attitude du prévenu. Au lieu d’assurer la protection de ma cliente, il la lance dans la prostitution. Ses parents ne savent même pas qu’elle est là. Elle n’a même pas l’âge requis pour avoir un carnet sanitaire. Elle doit être internée dans une structure spécialisée », a défendu la robe noire.
Cependant, les prévenus devront prendre leur mal en patience jusqu’au 29 novembre prochain pour être édifiés sur leur sort.