Mahmoud Dicko, un imam très actif sur la scène politique a appelé les Maliens à manifester vendredi, dans un élan de contestation.
Dans un pays à 95 % musulman son appel fait écho d’autant plus qu’il a dirigé pendant onze ans le Haut Conseil islamique du Mali (HCIM). Bien qu’ayant pris ses distances avec l’actuel pouvoir du Mali, Dicko avait pourtant était d’un grand apport à l’élection à la présidence de la République d’Ibrahim Boubacar Keita, en 2013. «Issu d’une famille de lettrés musulmans, il a poursuivi ses études dans deux madrasas (écoles religieuses) mauritaniennes réputées, rappelle une note biographique écrite par l’historien Jean-Louis Triaud en 2014, lue par Libération. Il est ensuite allé à l’université de Médine, en Arabie Saoudite, le lieu par excellence où sont instruits dans la doctrine wahhabite des étudiants venus de tout le monde musulman..». Dicko se pose régulièrement en médiateur. Il a, à plusieurs reprises plaidé pour la libération de prisonniers et se fait toujours remarquer par ses prises de position, dans le dialogue politique de son pays. Pendant l’occupation des villes du nord du pays, en 2012, l’imam, originaire de Tombouctou, s’était rendu en personne à Gao pour rencontrer des représentants des groupes jihadistes, rapporte le site liberation.fr qui revient sur son parcours. Selon la même source, l’homme qui est parvenu à drainer une foule immense ce vendredi à Bamako «a toujours défendu l’idée d’une négociation avec les islamistes de nationalité malienne, en particulier avec Iyad ag-Ghali, aujourd’hui leader du Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (affilié à Al-Qaeda), et Hamadou Kouffa, son lieutenant dans la région centrale».