L’accueil de Sadio Mané au Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD), ce lundi, 22 juillet, s’est terminé en queue de poisson. Las d’attendre, les étudiants ont exprimé leur mécontentement en jetant des pierres et huant copieusement les organisateurs. Annoncé à 17 heures, Sadio Mané est apparu à 19 heures.
La fête était partie pour être belle. En boubou traditionnel bleu, Abdoulaye Sow, le Directeur général du COUD par ailleurs 2e vice-président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), arrive à 16h34. Celui qui remplace, au poste, Cheikh Oumar Hann, ancien Dg du COUD nommé ministre de l’Enseignement supérieur, était aux premières loges, samedi dernier, 20 juillet, auprès du ministre des Sports, Matar BA, lors de l’accueil triomphal réservé à Aliou Cissé et ses joueurs.
Sadio Mané au campus ce lundi, « c’est un moment de communion que le DG du COUD a voulu nous offrir », se réjouit Jean Pierre Mendy, étudiant et membre du comité d’accueil. « Sadio Mané a lui-même manifester le désir de venir », renseigne, à son tour, Cheikh Sall, le chef des services administratives du COUD. Qui évoque une prolongation de l’engouement et de l’enthousiasme qui y régnaient lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) Egypte 2019, avec les fan-zones à l’UCAD. « Sadio Mané ballon d’or », lit-on sur une pancarte. « Sadio Mané ne fait plus la passe à Sala », écrit un autre étudiant.
Les pensionnaires du temple du savoir répondent massivement à l’appel. Certains sont agglutinés derrière les barrières placées devant la direction du COUD, d’autres perchés sur le haut dudit bâtiment, et les balcons du pavillon A. Surexcité, l’un d’eux est venu avec deux (2) couvercles en métal, qu’il fait entrechoquer l’un et l’autre.
Ça commence à se gâter à 17h20mn. Les étudiants s’impatientent, huant le micro-central. Encore des huées à 17h43. 18h14, leur patience mise à rude épreuve, les étudiants continuent de manifester leur mécontentement. Même Bécaye Mbaye, en mauve, n’y pourra rien. « Sadio na ngeuw » (qu’il vienne). 18h25, ça bouscule derrière et bonjour les dégâts.
Au bord de l’évanouissement derrière les barrières, des étudiants dont des jeunes filles sont exfiltrées et conduits à l’intérieur de la Direction du COUD. Les étudiants n’aimant pas « l’injustice » selon les explications de certains parmi eux recueillis après les faits, réagissent, jetant des pierres. C’est le sauve-qui-peut général. Un blessé est noté. Il s’agit d’une journaliste tombée évanouie mais plus de peur que mal, elle finira par se relever avec l’aide d’autres confrères.
C’est dans cet indescriptible désordre que Sadio Mané viendra, à 19 heures, en compagnie d’Abdoulaye Sow. « Tout ça pour ça », se plaignent certains, en rentrant. « J’ai vu Sadio », exulte une jeune fille qui tombe dans les bras de sa copine, toute aussi heureuse. « Sadio ne peut pas rester dans ces conditions, il pourrait se blesser. Les étudiants sont de vrais sauvages », fulmine un autre.