Face aux rumeurs persistantes d’un retour imminent de l’ancien président pour, dit-on « se recueillir sur la sépulture de sa mère », le gouvernement gambien, à travers son porte-parole, a tenu à démentir l’information ce week-end. « C’est totalement faux », dément-on, tout en rejetant l’existence d’un quelconque accord qui aurait été signé à Conakry lors de la récente visite du président Adama Barrow, en juin dernier pour faciliter le retour de l’ancien président. L’information est de nos confrères d’Atlantic actu qui évoquent l’existence d’un « protocole de Malabo » signé entre le président Adama Barrow et son prédécesseur qui vit en exil en Guinée équatoriale. La question du retour de Jammeh est en passe de devenir une arlésienne en Gambie. C’est la énième fois que le sujet refait surface, sur fond de pourparlers actuellement en vue d’une alliance entre le parti du président sortant et celui de l’ancien président.
L’information n’a fait qu’un tour sur les réseaux sociaux la semaine dernière et la presse, en ligne notamment en a fait ses choux gras. Face à la persistance de rumeurs, le gouvernement a brisé le silence ce week-end. Dans un communiqué signé du porte-parole du gouvernement, Ebrima Sankareh qualifie de « totalement fausse » l’information selon laquelle le président Barrow et son homologue guinéen ont négocié le retour de Yahya Jammeh, lors de la récente visite du président gambien à Conakry. A en croire le gouvernement, « toute l’histoire est inexacte. A aucun moment lors de la récente visite, la question de l’ancien président n’a été abordée », tranche-t-on.
« Des propos contraires à ce qui s’est passé, en marge du second jour de visite du président Barrow à Conakry », persiste le site internet à l’origine de l’information. Toujours est-il que récemment, le porte-parole du parti de Jammeh a confié que des véhicules du parti qui ont été confisqués au lendemain de la chute de l’ancien président, ont été bel et bien restitués. Le site internet qui a révèle l’information affirme que cela fait partie de l’accord signé entre le chef de l’État et son prédécesseur.
Coïncidences troublantes
La semaine dernière, le même porte-parole de l’APRC de Jammeh a confirmé à iradio l’existence de pourparlers actuellement en vue d’une alliance avec le Parti national du peuple (NPP) de Barrow. Beaucoup d’observateurs voient également dans le report de la remise des travaux de la Commission de réconciliation, un signe de rapprochement entre les deux partis. En effet, annoncée pour vendredi dernier, la remise du rapport de la structure qui a enquêté sur les abus commis sous les 22 ans de Jammeh, a été reportée au 30 septembre prochain. Officiellement en raison du volume de travail pour la rédaction du rapport mais des informations évoquent une volonté du chef de l’État de temporiser pour séduire l’électorat de Jammeh qui reste populaire malgré les nombreuses accusations dont il fait l’objet. Mais d’ores et déjà cette éventualité fait grincer des dents et suscite des remous notamment chez les victimes regroupées en association.