Libre ou spontané, manipulateur ou stratège, le maire de la Médina sait valser. Fidèle lieutenant de Khalifa Sall, il a l’art d’importuner ses partisans en prenant des positions surprenantes. Après avoir regretté d’avoir combattu les Wade, rendu visite à Abdoulaye Wade à Versailles, en 2017, et assuré que Karim Wade était l’auteur de tous les grands projets dont se targue le régime de Macky Sall, Bamba Fall n’a pas manqué de tresser des lauriers à Wade Père et Fils mais, en 2018, année chargée par le contexte pré-électoral, il se singularisera par ses sorties inattendues.
Le 03 janvier, dans une interview accordée à L’Observateur, il évoque la possibilité de soutenir le candidat Idrissa Seck à la présidentielle 2019 en cas de condamnation de Khalifa Sall.
Le 15 février, il se dit prêt à accompagner Macky Sall, en magnifiant ses rapports avec la Première Dame et avec le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, venu lui présenter ses condoléances lors d’une cérémonie très médiatisée.
Le 16 décembre : Bamba Fall s’invite au meeting de Pastef à Mbour et adoube Sonko : « Sonko est une chance pour le Sénégal et l’Afrique. Avec lui, le Sénégal aura un très bon président de la République… », dira-t-il lors d’un meeting qu’il a rejoint « spontanément ».
Le 17 décembre : Malgré les clins d’œil à Idy, Macky, Wade ou Sonko, Bamba Fall est tout de même resté dans la coalition de son candidat Khalifa Sall, où sa capacité de mobilisation semble lui garantir une certaine immunité malgré ses sorties déroutantes. C’est d’ailleurs lui qui prend les devants ce 17 décembre quand la coalition de Khalifa et celle de Karim Wade déposent leurs candidatures respectives le même jour au Conseil constitutionnel : « Nous n’accepterons pas une justice qui est aux ordres, nous n’accepterons pas que la cour suprême puisse aider la coalition au pouvoir afin d’éliminer la candidature de Khalifa Sall et de Karim Wade. »