Entraîneur des Lions de 2013 à 2015, le français Alain Giresse avait quitté le Sénégal sur une triste note : une élimination au premier tour de la CAN 2015 après avoir commencé le tournoi par une victoire et un nul. Puis, prenait le relais la grosse polémique sur sa gestion, son manque de poigne, ses relations avec la presse nationale et les privilèges qu’il accordait à la presse française et la phrase devenue culte qu’il lâcha dans une conférence de presse surréelle à Malabo, en Guinée équatoriale : « Les Sénégalais ont une trop haute estime de leur football qui n’a jamais rien gagné. »
Quatre ans et demi plus tard, les Sénégalais n’ont toujours rien gagné. Lui non plus. Et, pour enfin inscrire une première ligne sur leurs palmarès respectifs, leurs chemins se croisent. En demi-finale de la CAN 2019, en Egypte, le Sénégal devra passer sur la Tunisie d’Alain Giresse pour caresser une nouvelle fois son plus grand rêve, gagner un trophée continental.
Les « Lions » n’ont jamais été aussi proches du but, car même en 2006, sur ces mêmes terres égyptiennes, quand ils se qualifiaient pour la 3e demi-finale de leur histoire, ils n’avaient pas été à ce point solides (2 défaites en match de poule et deux victoires dans tout le tournoi, contre 1 défaite en poule et 4 victoires déjà, cette année). Les retrouvailles tant attendues auront lieu ce dimanche, à 16h GMT (18h, heure locale), au stade du 30 juin du Caire, devenu par la force des événements, la base du Sénégal.
Hier, jeudi, en balayant (3-0, buts de Sassi, Msakni et Sliti) une vaillante et séduisante mais usée équipe de Madagascar, Alain Giresse a emboité le pas au Sénégal, en qualifiant la Tunisie en demi-finale, une étape que les Aigles de Carthage n’avaient plus atteint depuis 15 ans et la CAN alors organisée chez eux, lors de laquelle ils avaient… éliminé le Sénégal en quarts dans des conditions ubuesques :le fameux brouillard de Radés.Entretemps, le Sénégal et la Tunisie se sont croisés en éliminatoires et même lors de la précédente CAN, en match de poules remportée (2-0, buts de Sadio Mané et Kara Mbodji) par le Sénégal d’Aliou Cissé face à la Tunisie d’un ancien coach des Lions, Henryk Kasperczak qui, lui aussi et avant Giresse, avait une histoire toute particulière avec le Sénégal en Coupe d’Afrique des Nations.