Après avoir déposé deux demandes sur la table du préfet de Dakar, le collectif « Ñoo lank » (Ndlr : nous refusons, en référence à un appel au refus d’endosser ladite hausse) a eu deux réponses différentes : la manifestation prévue à la Place de la Nation, ex Obélisque, est autorisée, tandis que celle annoncée à la Place de l’Indépendance, sans surprise, est annulée. Les membres du collectif feront face à la presse ce vendredi matin (9h), pour délivrer les dernières décisions relatives au plan d’actions face à cette situation.
En attendant, c’est le camp d’en face, celui du pouvoir, qui a décidé d’occuper l’espace médiatique, en promettant un duel sur le terrain. Faut-il craindre des risques d’affrontements sur le théâtre des opérations ? La jeunesse du parti au pouvoir face aux membres du collectif « Noo Lank » qui vont manifester contre la hausse du prix de l’électricité, ce vendredi, à la place de l’Indépendance. En conférence de presse, les jeunes de la mouvance présidentielle ont fait savoir qu’ils se mettrait en opposition aux manifestants. « Depuis un certain temps, nous assistons à des rassemblements orchestrés par une opposition en perte de vitesse, qui souffre d’un bâillonnement né d’une incapacité de digérer leur revers lors de la dernière élection présidentielle. Leur seule volonté est de mettre le pays en feu », a déclaré Abdoulaye Diagne, porte-parole du jour.
Mettant en garde Aliou Sané et compagnie, qui soutiennent qu’ils manifesteront avec ou sans l’autorisation préfectorale, Abdoulaye Diagne de marteler : « Aucun débordement, visant à plonger le pays et les Sénégalais dans le désordre et la confusion, ne sera accepté ni toléré par la jeunesse républicaine ».
Occupation de la Place de l’Indépendance vendredi 20/12/2019 pour dénoncer la hausse du prix de l’électricité et exiger la libération des détenus politiques Fallou Galass Seck, Souleymane Diokou, Malik Biaye, Diao Diallo, Guy Marius Sagna, Ousmane Sarr, Dr Babacar Diop #Kebetu pic.twitter.com/VrmLzDk5aq
— Karara (@vieuxaidara) December 19, 2019
A en croire Abdoulaye Diagne, l’Etat et ses démembrements prendront toutes les mesures nécessaires pour faire face à toute éventualité tendant à semer la cacophonie dans ce pays. « A l’heure actuelle, les menaces terroristes grognent à quelques encablures de nos frontières nationales. Il est donc inadmissible et inacceptables que se tiennent tout le temps des groupements élaborés sur des bases diaboliques par le biais d’une opposition rétrogradée qui refuse de voir les belles réalisations du président Macky Sall », a fait savoir M. Diagne qui prévient que ce sera désormais « œil pour œil, dent pour dent ».
En face, la détermination est tout aussi importante. Les membres du collectif « ñoo lank » campent sur leur position, affirmée il y a une semaine, quand ils lançaient un ultimatum au président Macky Sall, exigeant la libération de leurs camarades, arrêtés depuis le 29 novembre dernier, lors d’une manifestation contre la hausse du prix de l’électricité, aux abords du palais présidentiel. Guy Marius Sagna, Babacar Diop et leurs autres camarades, n’étant toujours pas libérés, malgré leurs auditions mercredi et jeudi, les membres du collectif « ñoo lank » décident ainsi de passer à la vitesse supérieure, peu importent les obstacles qui se dresseront devant eux.