Des indépendantistes ont coupé des routes jeudi à l’aube en Catalogne au début d’une grève d’un jour en protestation contre le procès de 12 de leurs dirigeants pour la tentative de faire sécession de l’Espagne en 2017. D’après les services du trafic de la région, ils ont coupé une vingtaine de routes, notamment l’autoroute A7 qui relie l’Espagne à la France, et l’A2 entre Barcelone et Madrid, ainsi que les principaux accès à la métropole catalane.
Les militants ont aussi bloqué la circulation de trains en occupant les voies sur deux lignes, selon la régie des chemins de fer. La grève a été convoquée par le petit syndicat indépendantiste CSJ pour protester contre le procès de douze dirigeants séparatistes qui s’est ouvert la semaine dernière à la Cour suprême à Madrid.
Rébellion, malversation et désobéissance à la justice
Elle est appuyée par les partis et les associations indépendantistes mais pas par les syndicats majoritaires. Le patronat l’a dénoncée comme une grève politique, interdite en Espagne. Sans formellement appeler à la grève, le gouvernement régional, séparatiste, a annulé toutes les activités prévues jeudi.
Les dirigeants indépendantistes sont en jugement depuis le 12 février pour leur rôle dans l’organisation d’un referendum d’autodétermination, interdit par la justice, et la proclamation d’indépendance qui l’a suivie, en octobre 2017. Le parquet les accuse de rébellion, malversation et désobéissance à la justice, et a requis contre eux des peines qui vont de sept à 25 ans de prison dans le cas de l’ancien vice-président de la région Oriol Junqueras. Le président Carles Puigdemont, qui a fui en Belgique, ne fait pas partie des accusés à ce procès, l’Espagne ne jugeant pas en absence pour les délits les plus graves.