Au Gabon, le bilan s’est alourdi, suite aux violences urbaines de vendredi 24 janvier, à Libreville, la capitale. La personne admise en soins intensifs au CHU de Libreville, après avoir été lynchée par la foule, est décidée, ce samedi matin. Son décès porte à deux, le nombre de morts. A l’origine de cette folle journée, des rumeurs sur une vague d’enlèvements d’enfants à des fins fétichistes.
Vendredi, en début d’après-midi, la tension est montée d’un cran dans plusieurs quartiers, notamment dans le 6e arrondissement, à Awendjé et dans les PK. Un peu partout, des rumeurs ont circulé annonçant l’enlèvement de plusieurs enfants. La route nationale N°1 qui traverse la capitale a été barrée à plusieurs endroits.
La police et la gendarmerie ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont érigé des barricades et brûlé des pneus. Plusieurs jeunes ont été interpellés.
Calme revenu à Libreville
Le calme est revenu dans la capitale. Les manifestants se sont rapidement dispersés. Dans la soirée de vendredi à ce samedi 25 janvier, les bars ont rouvert. Certains commerçants sont néanmoins prudents. Leurs magasins sont fermés.
Plusieurs quartiers gardent encore les stigmates de cette violente journée. Il y a les restes des barricades sur le côté et les cendres des pneus brûlés sont visibles dans plusieurs carrefours.
Week-end oblige, il y a peu d’enfants dans les rues. La peur est encore palpable. Le peuple rend le gouvernement responsable pour avoir tout nié, sans une communication efficace et sans prendre des dispositions.
L’origine de l’embrasement
Tout est parti de l’enlèvement, il y a environ deux semaines, d’un garçon âgé de 3 ans, à Bitam, à la frontière avec le Cameroun. Les réseaux sociaux ont amplifié des messages toxiques sur le sujet. L’on a parlé d’un projet de sacrifier 1 000 enfants pour permettre à des hommes politiques de revenir aux affaires ou encore d’un trafic lucratif d’enfants entre le Gabon et le Cameroun.
Des forces de sécurité près des écoles
Pour le gouvernement, la situation n’aurait pas dégénéré s’il n’y avait pas de réseaux sociaux. C’est pourquoi il a rappelé que les auteurs des fausses informations sont passibles d’une peine de prison de cinq ans et d’une amende de 3 millions de FCFA.
Ayant pris la mesure de la colère populaire, le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, a annoncé qu’il mettra en place un dispositif conséquent des forces de l’ordre notamment devant les écoles. Tout le monde attend ce qui se passera lundi.