SALIOU SAMB, PRÉSIDENT STADE DE MBOUR : « JE NE DOIS RIEN À FERDINAND COLY »

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Saliou Samb répond à Ferdinand Coly. L’ancien lion, qui veut renoncer à sa nationalité sénégalaise, a engagé une bataille judiciaire contre le président du conseil département du Stade Mbour, qu’il accuse d’escroquerie. Dans cet entretien accordé à Emedia.sn, le Directeur général de Sangomar-Fishing, explique les circonstances dans lesquels il s’est associé à l’ancien international sénégalais.


Ma rencontre avec Ferdinand

« J’ai connu Ferdinand Coly par le biais d’un certain Omar Cissé avec qui j’étais en relations d’affaires. Ce dernier me vendait des réfrigérateurs qui provenaient d’Espagne. Quand j’avais pris les rênes du Stade de Mbour, j’ai décidé de retourner dans ma ville. Je voulais vendre ma maison qui se trouvait aux Almadies. Ferdinand Coly était au courant et il l’a proposée à l’ancien international sénégalais, Mamadou Niang. Qui l’a finalement achetée. Et, Ferdinand Coly avait reçu sa commission de 7%. Après ça, nous avons sympathisé et sommes devenus des amis. »

Comment je me suis associé à Coly

« Ferdinand Coly m’a confié qu’il n’avait pas le temps de gagner beaucoup d’argent dans le football et qu’il aimerait faire du business. Je lui ai fait savoir que j’avais déjà une entreprise qui s’appelle Sangomar-Fishing mais que je ne pouvais pas vendre de parts là-bas. Toutefois, je lui ai dit qu’on pouvait s’associer pour mon entreprise « Blue Trade » qui s’active dans la vente de poissons en Afrique. Il s’en est ainsi ouvert à Mamadou Niang qui, à son tour, a manifesté son intérêt pour le projet. Et à trois, nous avions décidé de monter un business de vente de poissons. J’ai vendu des parts à Mamadou Niang à hauteur de 1 million d’euros c’est-à-dire 650 millions de francs CFA. Mais, il ne m’avait remis que 500 milles euros. Et devait compléter le reliquat. Pour sa part, Ferdinand Coly m’a fait savoir qu’il n’avait pas d’argent et, comme nous avions besoin de fonds de roulement pour l’activité, qu’il était prêt à donner son immeuble en guise de garantie. Ce qu’il a fait. Ainsi, les parts de l’entreprise étaient réparties comme suit : Mamadou Niang 33%, Ferdinand Coly 33% et Saliou Samb 34%.

« On a perdu plus de 200 millions »

Ecobank nous avait prêté 395 millions de francs CFA. On a injecté 195 millions de francs CFA dans les chambres froides. On a commencé l’activité et les choses marchaient. Ferdinand Coly était co-gérant avec moi. On partageait la gestion de l’entreprise. Je ne pouvais rien entreprendre à son insu. On remboursait mensuellement 8 millions de francs CFA à la banque jusqu’au jour où tout a plombé. C’était au mois de juin 2012. Nous avions envoyé plus de 25 conteneurs de poissons en Côte d’Ivoire. Malheureusement, les Russes et les Mauritaniens avaient, en même temps que nous, envahi le marché d’Abidjan. Donc, on était obligé de prendre les conteneurs et de les mettre par terre. C’est-à-dire, au lieu de les vendre en gros, on était obligé de les parquer dans une chambre froide. Par malheur, la chambre froide était tombée en panne et une partie des produits était pourrie. Les services vétérinaires du port d’Abidjan en collaboration avec le ministère des ressources halieutiques et animales de la Côte d’Ivoire avaient saisi 120 milles tonnes des produits. On avait perdu beaucoup d’argent, plus de 200 millions de francs CFA mais il n’y avait pas encore un impact sur l’immeuble de Ferdinand Coly parce qu’on payait toujours la banque ».

« La banque a profité de la naïveté de Ferdinand Coly »

« Quand on est resté trois mois sans payer, la banque nous a envoyés une lettre de mise en demeure pour dire qu’on lui doit 460 millions FCFA. J’avais contesté ce montant parce que la banque n’avait pas tenu en compte les 8 millions qu’on lui versait par mois. Sur ces entrefaites, la banque a, à mon insu, joint Ferdinand Coly pour lui faire savoir qu’il va perdre son immeuble s’il ne s’acquittait pas de ce montant. Ferdinand Coly est venu m’en parler. Je lui ai dit mon désaccord sur le montant avancé par la banque. Il a dit que pour sa crédibilité, il va vendre sa maison et rembourser. Je lui avais dit que le montant qu’il va rembourser ne m’engageait pas. Il a, en solo, négocié avec la banque et il a payé 560 millions de francs CFA. C’est dire plus que ce qu’on devait à la banque. En plus, c’est la banque qui lui a trouvé un acquéreur de la maison. La banque a profité de la naïveté de Ferdinand Coly ».

« Les pertes également on les partage »

« Ferdinand Coly n’a pas mis un seul franc en espèce dans l’activité. Je ne lui dois rien. Le montant qu’il a payé est trop surévalué par rapport à ce qu’on doit à la banque. Le jour où on saura le montant exact qu’on doit à la banque, je paierai la moitié. Nous étions des co-gérants. On partageait les bénéfices, les pertes, également, on les partage. Je sais qu’il traverse des moments durs parce qu’il a perdu son immeuble mais il ne faudrait pas qu’il invente des choses sur moi. Je fais face à mes responsabilités. Je ne lui dois pas un milliard car, il est un associé. On a perdu ensemble et on devait faire face ensemble aux problèmes. »

« C’était son premier business »

« Je continue à travailler malgré les pertes que nous avons subies. Le business, c’est des risques. Et, ce qui fait la différence entre un bon et un mauvais businessman, c’est la persévérance. La vie est faite de hauts et des bas. On ne doit pas fuir aux premiers obstacles. C’était son premier business, cela n’a pas marché mais il n’a pas voulu se relever. Il a cherché la voie de la facilité en déposant une plainte contre moi. Il ne peut pas inventer des choses contre moi. Je suis un chef d’entreprise né. Je suis un battant. Je crois en Dieu et en mes compétences. Ce sont des personnes tapies dans l’ombre qui sont derrière tout cela. Ferdinand Coly me l’a même avoué. Il m’a dit que ce sont de gros bonnets qui veulent ma défaite dans la politique. Or, je fais une politique de développement. J’investis dans le développement du football professionnel. Le gère le club fanion de la ville de Mbour. Ferdinand Coly n’est pas plus valeureux que moi. Je crois en Dieu et au jugement dernier, je n’ai pas besoin d’être un petit type ».

 

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