Sally Diop, « ex-Mbaraneuse »: ” Dama fogone ni Pa yi diéhal nagn meunatougn dara si djiguéne wayé dotou mako défati….”
Sally Diop, « ex-Mbaraneuse »: « Si ce n’est pas de la haine, je ne ressens plus rien pour quelque homme que ce soit »
« L’ex-Mbaraneuse », Saly Diop, âgée juste de 20 ans, se souvient de sa première tentative « d’escroquerie », qualifiée de « Mbarane ». Novice dans ce domaine, elle y a laissé ses plumes. Elle fréquentait un vieux « mourant », 70 ans révolus, vivant dans l’opulence et qui faisait montre d’une générosité légendaire à son égard. Ce vieux prenait en charge ses frais de scolarité, son habillement et tous les autres besoins de Saly. Saly a confié à Leral, la suite de sa dramatique histoire.
Le « Mbarane » ne rend pas toujours heureux ses adeptes. Si certaines filles s’en sortent sans conséquence, d’autres y laissent leurs plumes. Moins chanceuse, Saly Diop, victime de sa jeunesse, trop envieuse des belles choses de la vie, a joué et perdu. Son histoire avec un vieux qui a l’âge de son grand-père, a fini par avoir raison d’elle.
D’après son histoire, elle croyait que le vieux, avec lequel, elle a eu une aventures, n’était plus actif sexuellement. Pour des raisons de sous, à l’approche de la fête de Tabaski de l’année dernière, elle prenait le malin plaisir de faire des « pipettes » et des « fellations » à ce vieux. Elle n’a rien vu venir.
A force de faire, le vieux routier a brutalement demandé à Saly d’expérimenter autre chose pour mieux agrément leur rencontre. A début, le vieux, dira-t-elle, rassurait Saly, en lui demandant de s’arrêter juste aux petites aventures sans conséquence.
Mais, consentant à la proposition du vieux qui lui offrait après chaque séance, des montants allant jusqu’à 300 000 Fcfa, elle a ouvert de son plein gré les portes de son » jardin secret ». Surprise ! Le vieil homme, trouvant l’occasion unique, en a profité pour bien jouir. Avec l’entrée vigoureuse en matière du vieux routier, la nymphe a subitement perdu le contrôle de ses facultés. « Elle s’était évanouie », narre-t-elle à Leral.
« Une fois que je me suis réveillée, j’ai vu autour de moi du sang. Mes jambes refusent de tenir, mon corps tremble. C’est parti, j’ai perdu mon hymen, le plus cher en moi. Depuis lors, je ne suis plus vierge », se désole-t-elle.
Son généreux donateur a fait d’elle, après quelques mois de doutes et d’angoisse, une fille mère. « Pis, le vieux qui était un notable très respecté dans son quartier, après avoir eu vent de ma grossesse, m’a proposé d’aller me faire avorter. Il m’avait mis en contact avec quelqu’un qui a tenté en vain l’avortement.
J’ai même failli mourir. Puisqu’à l’accouchement, j’ai été évacuée d’hôpital en hôpital. J’ai subi une césarienne. Après cela, j’ai perdu le bébé. Jusqu’à ce jour, mes parents qui m’en voulaient à mort, ne savent pas qui est le père du bébé, mort-né », se confie-t-elle, l’air triste, mine renfrognée.
Saly Diop regrette amèrement sa tentative de « Mbarane » qui a mal tourné. En plus d’avoir quitté l’école de manière prématurée, elle s’est retrouvée avec un physique défiguré et une dégradation morphologique, difficiles à expliquer.
« Il m’arrive de rester seule à penser à ce que j’ai fait de ma vie. Et pourtant, j’étais très talentueuse à l’école. J’obtenais de très bonnes notes. Aujourd’hui, je souffre de vertiges et des maux de ventre récurrents. Je ne suis plus moi-même. Vous me voyez, je donne l’air d’avoir 40 ans, alors que j’en ai que 20, passés de quelques moi », regrette Saly.
Depuis cette aventure, avertit-elle, je suis dégoutée par la vie même. « Je fuis même le regard des hommes. Parce que, je ne ressens plus rien pour eux. Si ce n’est de la haine », confesse-t-elle.
Saly Diop en détresse, projetant autrefois de devenir professeur de sciences, a vu son destin hypothéqué par un « petit faux-pas ». Sans avenir certain, elle s’assoit tout au long de la journée sur les bancs publics de Liberté IV. Regrettant sa jeunesse enfuie, elle passe son temps à dévisager les passants entre les deux voies qui encadrent ledit jardin.