A l’exemple de toutes les collectivités régionales du Sénégal, Sédhiou se prépare à faire fonctionner ses écoles, dès le jour de la rentrée des classes prévue demain, jeudi 14 octobre 2021. Toutefois, ce pari demeure une gageure pour un lot important d’écoles sous abris provisoires. La région en compte 35% et pendant ce temps, 394 enseignants ont quitté la région pour aller servir ailleurs dans le pays, au travers du mouvement national. A cela s’ajoutent certaines écoles quoiqu’en nombre minime, qui ne sont pas encore entièrement nettoyées. Du côté de l’Inspection d’Académie de Sédhiou, des assurances sont données quant à la mise en marche rapide des établissements scolaires, en rapport avec les acteurs du système à la base.
La reprise du service était effective avant-hier, lundi 11 octobre 2021, pour l’essentiel des enseignants de la région de Sédhiou. Les différents chefs d’établissement ont tenu une assemblée générale de rentrée dans la matinée de ce jour et ont donné les grandes orientations de l’année scolaire. Au lycée Ibou Diallo, le proviseur Mamadou Mané nous a rassurés de la présence à 98% de son personnel et Bernard Bassène, celui du lycée de Goudomp, qui était tout aussi en pleine séance d’animation de son assemblée de rentrée, atteste qu’un seul professeur avait manqué à l’appel et avait justifié son absence, disait-il.
Toutefois, cette année, il y a eu beaucoup de départs d’enseignants via le mouvement national. Au préscolaire et à l’élémentaire, 207 enseignants ont quitté et au cycle du moyen et du secondaire, 187 sont partis. L’inspecteur d’Académie de Sédhiou Papa Gorgui Ndiaye relativise et rassure, que « beaucoup d’enseignants seront affectés dans la région, notamment les nouveaux sortants et surtout du lot des 5.000 nouvelles recrues de l’éducation. En milieu rural, les enseignants engrangent plus de points que ceux en service dans les grandes villes ; donc le cumul de leurs points facilite leur déplacement mais l’Etat prend toujours les dispositions idoines pour les remplacer », a indiqué l’IA de Sédhiou, Papa Gorgui Ndiaye.
S’agissant des salles de classe, des efforts sont certes consentis par les pouvoirs publics mais le chemin reste encore long, en raison du nombre important des abris provisoires dans la région de Sédhiou. Dans le sous-secteur de la petite enfance, c’est-à-dire le préscolaire, il existe 129 classes en abris provisoires sur les 221 salles d’activité, soit 59,4%. A l’élémentaire, la région de Sédhiou compte 2.590 classes physiques, dont 504 abris provisoires soit 19,5% et dans le moyen/secondaire, sur les 920 salles de classe, 236 sont en abris provisoires, soit 25,7%. Ce qui donne un cumul de 34,86% pour le taux global des abris provisoires dans la région de Sédhiou.
« Il vaut mieux avoir les enfants dans les abris que dans les rues »
Le secrétaire général de l’Inspection d’Académie de Sédhiou atteste que « la dynamique d’absorption des abris provisoires est bien en cours. Il y a des projets et programmes qui interviennent dans la région comme le PASEB, le RAB, le programme Zéro abris provisoires et le PAEBCA. Tous ces programmes ont construit des écoles complètes ou en ont réhabilitées ».
Et Lamine Sylla d’ajouter que face au besoin de plus en plus exprimé de l’obligation des enfants jusqu’à l’âge de 16 ans au moins, le recours aux abris provisoires devient alors impératif : « à chaque fois qu’on résorbe par ci, il y a de nouvelles créations par là et donc s’il faut mettre en service un collège, on demande à la communauté de contribuer en construction et souvent, ce sont des abris provisoires améliorés. Si on attendait qu’on construise pour y mettre nos enfants, évidemment il y aura beaucoup de localités où les enfants ne seront pas à l’école. Il vaut mieux les avoir dans les abris que dans la rue », dixit Lamine Sylla.
La rentrée des classes est prévue pour demain, jeudi 14 octobre 2021, pour les élèves. Certes, il existe des écoles qui n’ont pas encore désherbé les cours comme à Bambaly, d’autres doivent attendre la fin totale de la saison des pluies pour élever leurs salles en abris provisoires, au risque de voir l’eau pourrir la paille qui constitue ses matériaux de construction. Mais ici, l’on rassure que l’ouverture des classes est progressive, quoique la volonté de démarrer les enseignements/apprentissages reste toujours actuelle, renseigne « Sud Quotidien ».