C’est un phénomène plus meurtrier que les accidents de la route : les suicides. En quatre mois au Sénégal, une cinquantaine de suicides ont été enregistrés et 20 pendaisons en un mois.
Et le mode de suicide le plus fréquent est la pendaison. Quid des causes ? Selon le chercheur Docteur Massamba Guèye interrogé par « Walf Quotidien », les facteurs de risque des tentatives de suicide et pensées suicidaires sont avant tout dus à la perte d’emploi, la situation de crise, le désarroi dans les familles, la dépression, les violences subies y compris les violences sexuelles.
« Leur honorabilité peut être dégradée à tout moment. Les valeurs humaines sont remplacées par celles financières dans les familles. Celui qui n’a pas d’argent, se sent dévalorisé. Les paroles sont blessantes. Tout cela touche directement à la question de la dignité humaine », indique-t-il.
A l’en croire, culturellement, le suicide était un point d’honneur. «L’homme touché dans sa dignité la plus élevée, opte pour le suicide, considéré comme un acte de désespoir, mais héroïque…».
Les hommes se suicident deux fois plus que les femmes
Selon une étude rétrospective portant sur les registres du service d’anatomie pathologique de l’Hôpital Aristide Le Dantec, 143 suicides ont été rapportés sur 10 ans.
Sur les 143 suicidés, 99 étaient des hommes (soit 69.2%) et 44 des femmes (soit 30.8%): les hommes se suicident deux fois plus que les femmes.
Les hommes préfèrent des moyens de suicide violents (pendaison, arme à feu et arme blanche), alors que les femmes et les adolescents (tous sexes confondus), utilisent les intoxications.