Le parc ornithologique sénégalais de Djoudj a été fermé au public après la découverte de 750 pélicans morts.
À peine élucidé le mystère des 350 éléphants décédés, en 2020, dans la région botswanaise du delta de l’Okavango, voilà une autre hécatombe animale qui déroute les scientifiques africains. En ce premier mois de 2021, ce sont au moins 750 pélicans qui ont été retrouvés morts dans le parc national ornithologique de Djoudj, dans le nord du Sénégal. « 740 jeunes et dix adultes », précise un communiqué du ministère de l’Environnement.
Les oiseaux ont été découverts sans vie lors d’une patrouille, le 23 janvier, et les autorités sénégalaises ont annoncé, quatre jours plus tard, la « suspension de l’accès public » aux 16 000 hectares de cette troisième réserve ornithologique du monde, espace classé au patrimoine de l’Unesco.
Au-delà de la compassion « animaliste » – ce sont les pélicans d’Amérique qui étaient classés parmi les espèces menacées – , les Sénégalais s’interrogent sur la cause des décès, craignant la propagation d’un agent pathogène inconnu.
Autopsies
Si le parc des oiseaux du Djoudj est situé au nord de la ville Saint-Louis, c’est à l’ouest du Sénégal qu’un foyer de grippe aviaire a été découvert récemment. Début janvier, dans la région de Thiès les autorités ont signalé la présence du virus hautement pathogène H5N1. Dans une ferme d’élevage de volaille, cette nouvelle pandémie aurait décimé 58 000 oiseaux sur un total de 100 000 que comptait la structure. Les oiseaux restants ont été abattus pour tenter de contenir la contagion à d’autres volatiles ou même à l’espèce humaine, selon l’Organisation mondiale de la santé.
À la suite des premiers éléments d’une enquête scientifique, les autorités vétérinaires sénégalaises excluent pourtant un lien entre ce foyer sénégalais de grippe aviaire et l’hécatombe des pélicans de Djoudj. Bocar Thiam, directeur national des parcs nationaux, affirme que « la grippe aviaire ne touche que les oiseaux granivores », alors que les pélicans, uniques représentants de la famille des Pelecanidae, sont des piscivores.
Le ministère en charge des questions animales a ordonné des autopsies sur place et l’envoi de prélèvements au laboratoire national de Dakar. Les résultats devraient être disponibles en début de semaine prochaine. Les touristes « verts » friands du spectacle des trois millions d’oiseaux de 400 espèces différentes présents au parc du Djoudj devront prendre leur mal en patience.
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