En Août 2018, le Fmi avait publié un Rapport pays no18/211. Il s’agissait de la 6e revue de l’accord au titre de l’instrument de soutien à la politique économique. Dans ce document, le Fmi évoquait le blocage des prix, la dette que l’Etat doit à la Senelec et une probable hausse du prix de l’électricité en 2019. «Le fonds spécial de soutien au secteur de l’énergie (FSE) (annexe II) ne disposait pas de ressources suffisantes pour respecter ses obligations de paiement vis-à-vis des entreprises importatrices de pétrole et de la compagnie publique d’électricité, la SENELEC, ce qui a entraîné le report de certains paiements en 2018 » dit le Fmi. Dans le même rapport, il a ajouté que «les tensions budgétaires se sont accentuées en 2018. En l’absence d’ajustement des prix intérieurs de l’électricité et des carburants en 2018, les tensions budgétaires vont continuer de s’accumuler du fait a ) de la relative appréciation du dollar par rapport au franc CFA et b) du maintien des prix mondiaux du pétrole à un niveau élevé. Il sera alors nécessaire d’augmenter l’indemnisation versée à la compagnie d’électricité SENELEC et aux entreprises importatrices de pétrole, et les recettes pétrolières diminueront ». Le Fmi
ajoutera que «le budget révisé limitera les tensions découlant de l’écart entre les prix mondiaux et intérieurs de l’énergie, même si certains des engagements accumulés envers le secteur de l’énergie ne pourront être réglés avant 2019 selon un calendrier défini après
évaluation complète des encours, dettes croisées comprises ». Par ailleurs, l’organe onusien soutiendra que «la SENELEC s’efforcera d’améliorer son efficience et sa situation financière, notamment en réexaminant le dispositif actuel encourageant le paiement anticipé qui permet aux consommateurs de bénéficier de tarifs d’électricité plus faibles ». Le Fmi a rappelé qu’en 2017, la situation économique avait entraîné «des retards de paiement aux entreprises importatrices de pétrole, à la compagnie publique d’électricité, la SENELEC, et au secteur privé de façon générale ». Dans ses recommandations, le Fmi avait demandé «l’accroissement la capacité de production d’énergie de la SENELEC, la contribution à sa restructuration financière, le paiement à la SAR du combustible dont a besoin la SENELEC, le financement des projets d’investissement dans le domaine de l’énergie menés par la SENELEC et l’indemniser les entreprises importatrices de pétrole, dont la SAR, de leurs pertes commerciales ». «La cible de déficit budgétaire de 367 milliards de FCFA (2,7% du PIB) en 2018 a été revue à la hausse à 476 milliards (3,5% du PIB). L’espace budgétaire additionnel est destiné au règlement de la compensation
(SENELEC) pour 2017 et 2018, à la couverture de pertes commerciales des pétroliers pour 2017 et 2018 » ajoute le Fmi.