SERIGNE ABDOUL AHAD MBACKÉ, L’INCARNATION DE LA RIGUEUR

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Il incarnait la rigueur dans l’application des préceptes religieux. Serigne Abdoul Ahad Mbacké ne badinait pas avec les enseignements de l’Islam. L’éducateur était minutieux dans les tâches. Ce bâtisseur, toujours célébré par son style d’habillement particulier avec ses larges costumes traditionnels aujourd’hui appelés « Baye Lahad », était plus qu’un perfectionniste. Son œuvre, aussi complète que louée, traduit la volonté et l’abnégation d’un conservateur qui s’est inscrit durant son toute son existence sur le chemin tracé par l’Islam.

Point de fioritures. La vérité sortait toujours de sa bouche. Cheikh Abdoul Ahad Mbacké était fidèle aux préceptes de l’Islam. Droit, véridique, honnête et surtout travailleur, le quatrième fils de Bamba et troisième khalife des Mourides (Serigne Bara Mbacké n’avait pas accédé au Khalifat) était à cheval entre l’adoration de Dieu et le travail. C’est son oncle Serigne Amsatou Diakhaté qui lui a appris le Coran et les sciences religieuses. Très jeune, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké fait du travail un sacerdoce. Il ne quitte pas les champs agricoles. Le marabout devient agriculteur et se signale dans ses exploitations situées à Touba Belel, Boki Barga ou encore Mbara Dieng (région de Diourbel). C’est après la disparition de Serigne Fallou Mbacké qu’il se dévoile à la face du monde.

Serigne Abdoul Ahad conduit les destinées de la communauté mouride de 1968 à 1989. Pendant plus d’une décennie, il impose sa rigueur aux disciples mourides. Allergique à l’hypocrisie, au mensonge ou à la paresse, le guide religieux était plutot un homme de conviction et s’inscrivait en droite ligne avec les recommandations de son vénéré père, Serigne Touba. Il fixe ses objectifs sur la doctrine du travail : sa cible, les daaras. Alors, Cheikh Abdoul Ahad en crée plusieurs et insiste sur la formation des disciples, mais surtout des disciples… disciplinés.

Le guide religieux va également moderniser la cité religieuse de Touba. L’hôpital, la gendarmerie, la gare routière mais aussi le marché portent sa marque. Sous son règne, Touba prend une ascension fulgurante. Au-delà de ces infrastructures sociales, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké fut également un fervent partisan du développement spirituel. En témoigne la grande bibliothèque Khadimou Rrassoul qu’il a mise en place. Une bibliothèque qui englobe en son sein plus de 170 000 milles ouvrages et khassaides, mais aussi des exemplaires du Saint Coran. Le guide a mobilisé plus d’un milliards de fcfa pour réaliser cet ouvrage.

Cheikh Abdoul Ahad Mbacké a aussi construit la Résidence Khadimou Rassoul qui, aujourd’hui, accueille des centaines d’invités de marques lors des grands rendez-vous de la cité religieuse. Que d’œuvres réalisées, que de bonnes conduites laissées aux talibés. Le troisième khalife des Mourides a ainsi bâti sa vie sur un triptyque : il était, un rénovateur, un éducateur, mais également un bâtisseur.

 

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