Services de livraison à domicile : Ça ne roule pas pour tous

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Les services de livraison à domicile devraient être les plus sollicités en cette période de confinement partiel imposé par le Covid-19. Si pour certains les choses vont mieux qu’avant, d’autres disent devoir se réajuster.

Les Sénégalais sont de plus en plus portés vers des achats de produits en ligne à travers le e-commerce. Mais depuis la survenue de la pandémie du Covid-19, ces gens ont développé un autre réflexe qui consiste à donner la priorité à la consommation des denrées alimentaires, des fruits et légumes en cette période de confinement partiel, imposé par le coronavirus. C’est le constat fait par Madame Guèye, directrice de «Car rapide prestige», une société spécialisée dans la livraison à domicile. Cette nouvelle donne fait que son entreprise a un nouveau type de clients. «Cela fait entrer sa structure dans une phase transitoire.» Si des entreprises de livraison à domicile trouvent leur compte dans cette pandémie, ce n’est pas le cas de la société de Madame Guèye qui avoue qu’elle a négativement impacté l’activité de son entreprise.
«On a perdu un grand pourcentage au niveau de nos livraisons», indique la patronne de «Car rapide prestige» créée en fin 2015. L’autre argument avancé est la fermeture des restaurants avec lesquels sa structure avait l’habitude de travailler.
En cette période de semi-confinement imposé par le Covid-19 et la nouvelle attitude qui consiste à rester chez soi pour faire du télétravail, les services de livraison sont de plus en plus sollicités. Cheikh Ahmed Tidiane Samb, directeur général de la société de livraison «Tiak-Tiak», défend cette position en se réjouissant que son entreprise tire un profit de cette situation. «Nous sommes massivement sollicités. Nos activités ont augmenté. Avant le Covid-19, nous effectuions 60 livraisons par jour. Depuis la survenue du coronavirus, nous effectuons 100 livraisons par jour. En termes de recettes, si nous arrivions à réaliser 300 mille Cfa par jour avant la pandémie, nous gagnons maintenant plus avec le Covid-19, avec des recettes de 400 mille francs par jour», dit M. Samb. Son service de livraison a d’ailleurs reçu une offre de rachat de la part d’une firme australienne.
Pour leur part, les responsables de «Car rapide prestige» disent compter sur un nouveau type de clients, à l’inverse de ceux qui avaient l’habitude de les solliciter pour la majorité des activités que la structure faisait. Maintenant, la société à affaire à des nouveaux clients qui imposent à l’entreprise d’entrer dans une phase transitoire. Et cela déteint sur son rythme d’activité et ses recettes dont ils disent qu’elles sont réduites à leur strict minimum, sans pour autant avancer de chiffres. Le visage fermé, casque bien vissé sur la tête, les mains enveloppées dans une paire de gants, un jeune homme enfourche sa moto. C’est un livreur indépendant. Rencontré aux alentours de la cité Alioune Sow, le bonhomme dit ne pas trouver son compte en cette période de coronavirus. «Je suis loin encore du temps où je pouvais finir mon boulot en ayant 10 mille Cfa dans mes poches. Ce n’est plus possible en cette période de pandémie. C’est la croix et la bannière, même pour arriver à rassembler 6 000 francs dans la journée. Si j’achète le carburant sur les 6 000 francs, je me retrouve avec une somme dérisoire avec laquelle je vais essayer d’assurer la dépense quotidienne», regrette-t-il.
Un collaborateur de «Car rapide prestige» estime que «le confinement est possible si le service de livraison marche». Pour cela, il en appelle à l’appui de l’Etat pour accompagner le secteur. «Il faut que l’Etat nous fasse confiance. Ce combat (contre le Covid-19), on ne peut le gagner seul. Il faut qu’on fasse partie de la stratégie», confie Maguette Guèye. «Au lieu que 50 acheteurs soient dans la rue, un seul livreur peut s’occuper de ce dont ils auront besoin. Cette période devrait être une opportunité pour nous. Les gens ne devraient pas sortir, mais la situation économique fait que certains n’ont pas les moyens de solliciter les services de livraison à domicile», indique-t-il, en expliquant comment les employés de son entreprise s’y prennent pour faire les livraisons à domicile en cette période où la peur est grande du fait des risques qu’on court d’attraper le virus. Les livreurs sont invités à respecter les gestes barrières.
En plus de la distanciation sociale avec le client, les agents du service de livraison sont soumis au port de masque et de gants. Pour éviter tout risque de contamination avec le Covid-19, l’entreprise de livraison à domicile utilise le mobile money et le code marchand pour se faire payer par ses clients.

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