C’est de Nouakchott que j’ai appris la disparition brutale de Sidy Lamine Niass. N’étant pas une voix autorisée pour parler de l’homme, je me contenterai simplement d’une anecdote : le patron du groupe Walfadjri, qui estimait avoir été diffamé par un de nos « Index », ces petites infos non signées de la page 2, m’avait attrait en justice en tant que Directeur de la publication de l’’Observateur à l’époque .
Interrogé par le juge Maguette Diop sur la nature du différend qui nous opposait, Sidy Lamine, contre toute attente, avait fait assaut d’amabilité à mon égard et avait même expliqué pourquoi il m’avait invité deux fois, en un mois, dans son émission « Dine Ak Diamono ».
Face à tant d’urbanité, j’avais répliqué que je le considérais comme un oncle et je n’avait pas manqué de dire au juge tout le respect que j’avais pour son parcours de pionnier de la presse sénégalaise. Malicieusement, le Président du tribunal avait déclaré que devant tant d’estime réciproque, il ne comprenait pas trop pourquoi cette affaire avait atterri au tribunal !
Les Arabes disent qu’Allah écrit les destinées de ses créatures avec des lignes courbes. Homme courageux, Sidy Lamine assumait ses convictions, même erronées, avec panache. Que le Tout puissant lui réserve une place de choix à Firdaws.