L’Opinion toujours fait fi du contexte, du contenu, de l’auditoire et des enjeux du “moment présent” ; l’opinion anticipe la compréhension et hâte le jugement par une opération mentale conditionnée par l’attente “de ce qu’on voudrait entendre dire”.
Il y a là une intentionnalité presque malveillante qui dénature et altère à notre insu, le sens des “discours chargés” et nos propos en même temps. L’adresse de Mahmoud à Mbour en est un, de profondeur et de portée; celui de Yakham en est un autre discours, si peu qualifiable en l’état.
“L’attente déçue” est l’autre forme du désespoir qui , comme “l’acte manqué” se figure instinctivement la réalité comme la “réalité-en-soi de ce qu’on voudrait voir advenir”. Il est vrai qu’ils sont nombreux ceux qui attendent Mahmoud Saleh au détour… d’une sortie; de ses rares sorties.
Mais l’intentionnalité… Tu-sais (Yakham) est tout sauf intellectuelle, objective … disons neutre. Ce n’est pas facile !
Comme dit Cioran : “Faire la part des choses témoigne d’une perturbation inquiétante : Qui dit humain dit partial ; l’objectivité, phénomène tardif, symptôme alarmant est l’amorce d’une capitulation”.
Alors capitulons devant l’évidence. La vidéo est éloquente et se suffit de commentaire. Or dit Saleh , l’Enjeu – qui n’est pas ici un jeu et le jeu même n’en vaudrait pas la chandelle – c’est l’impératif catégorique de la nécessité bien comprise d’être ensemble au-delà de nos personnes pour ce qui nous agrège et nous dépasse : Notre commune volonté d’être avec Macky et pour le Sénégal, les agents, les vecteurs dis-je de l’Emergence durable.
Si Yakham Mbaye à un mérite, c’est, et c’est curieux, d’avoir remis au goût du jour un débat qu’il dit verrouillé par la consigne d’une “omertà optionnelle” au profit du “moment présent” et des urgences de la gouvernance. Il évoque pour en disserter longuement, la question du troisième mandat en un moment où la préoccupation était ailleurs. Le phénomène d’ancrage conséquent fera son œuvre longtemps encore. Dommage. Pour quelle fin ? Dieu seul sait.
Quand on a à ce point manqué d’entendre et d’entendement, quand on manque “d’intelligence du factuel” surtout, on s’excuse tout simplement de n’avoir pas entendu et, on est excusé de n’avoir pas “d’entendement sur la chose dit”!
S’excuser et passer pour dépasser est difficile peut-être mais, c’est tout simplement grand. Or grand est le dessein du Sénégal que nous ambitionnons de réaliser pour permettre que de déplorables conjectures nous perturbent et nous écartent de la trajectoire. N’avons-nous pas un objectif sur trente-cinq ans et des réalisations concrètes et des programmes exécutoires ambitieux et banquables ?
Continuons le Chemin….
Par Amadou Thierno Diop