L’ancien patron de l’athlétisme mondial et ex-membre influent du Comité international olympique (CIO), Lamine Diack, a de nouveau été entendu jeudi par les juges d’instruction dans l’enquête à Paris sur des soupçons d’achat de votes dans l’attribution des Jeux olympiques 2016 et 2020, une semaine après sa condamnation dans l’affaire de corruption sur fond de dopage en Russie, a-t-on appris de sources proches du dossier.
Contacté par l’AFP, l’un de ses avocats, Me Simon Ndiaye, a confirmé que son client « a été entendu aujourd’hui », se refusant à tout autre commentaire.
Le Sénégalais de 87 ans a été condamné le 16 septembre à Paris à quatre ans de prison, dont deux ferme, et 500.000 euros d’amende pour corruption et abus de confiance, notamment pour avoir retardé des sanctions contre des athlètes russes dopés en échange de financements et pour favoriser des négociations de sponsoring et de diffusion avec la Russie, un jugement dont il a fait appel.
Il avait aussi été mis en examen, le 27 mars 2019, toujours pour corruption dans les attributions des JO-2016 de Rio et 2020 à Tokyo, mais aussi dans les processus d’attribution des Mondiaux d’athlétisme de Pékin en 2015, puis des Mondiaux 2017 et 2019, pour lesquels le Qatar était candidat.
Celui qui présidait la fédération internationale d’athlétisme (IAAF, rebaptisée World Athletics) de 1999 à 2015 et son fils Papa Massata Diack, conseiller marketing à l’IAAF, sont soupçonnés d’avoir monnayé leur soutien aux villes organisatrices contre des pots-de-vin, pour certains déguisés en contrats de lobbying.
Pour Tokyo-2020, les soupçons reposent sur deux contrats qui ont permis au comité de candidature de rémunérer une société basée à Singapour, Black Tidings, pour 1,197 million de dollars singapouriens (800.000 euros) fin juillet 2013, puis 1,685 million (1,1 M EUR) fin octobre 2013, avant et après la désignation de la capitale japonaise par les membres du CIO.
Les enquêteurs estiment que cette société n’est qu’une « coquille vide » qui mène à Papa Massata Diack. L’ancien patron du comité de candidature de Tokyo-2020, Tsunekazu Takeda, qui a signé les contrats, a été mis en examen pour corruption le 10 décembre 2018, à Paris.
Lors des précédents interrogatoires, Lamine Diack a confirmé qu’il avait voté pour Tokyo et qu’il l’avait annoncé à plusieurs de ses collègues africains du CIO, mais il a réfuté tout acte de corruption.
Infos Rewmi avec Emedia