TENSIONS POLITIQUES A QUELQUES MOIS DES ELECTIONS

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Gamou des hommes politiques

Ousmane Sonko appelle à la retenue

Sorti de son entretien hier, dimanche 18 novembre, avec le Khalife général des Tidianes, après lui avoir présenté ses vœux pour le Gamou de Tivaouane et recueillis des prières, le président du parti Pastef a évité les questions politiques. Toutefois, il n’a pas manqué de revenir sur les recommandations qui lui ont été faites par le guide suprême des Tidianes. Appréciant ainsi les conseils qui lui ont été formulés, il dira que ceux-ci «tournent autour de cette nécessité pour nous autres acteurs politiques, même dans la compétition politique, dans la contradiction d’avoir le sens de la retenue, parce que nous partageons tous ce pays qui est le Sénégal et qu’au-delà de tout, tous les Sénégalais sont quelque part apparentés». Faisant très certainement allusion aux nombreuses attaques dont il fait l’objet de la part de ses adversaires politiques, il dira qu’il faut «pour certains d’entre nous un minimum de retenue verbale, mais aussi de retenue dans notre comportement de tous les jours, retenue dans la manière de traiter l’adversaire politique». Il a ainsi été moins prolixe pour cette fois-ci.

IDRISSA SECK PRESIDENT REWMI : «Prions pour que le paix règne enfin dans notre pays»

Venu hier, dimanche 18 novembre, présenter ses vœux aux Khalife général des Tidianes, Serigne Mbaye Sy Mansour et à l’ensemble de la communauté musulmane à l’occasion de la célébration du Maouloud 2018, le candidat à la candidature de la présidentielle prochaine du parti Rewmi n’a pas manqué de se prononcer sur la situation politique du pays. Même s’il ne décroche pas des flèches directement contre le camp du pouvoir, Idrissa Seck a tout de même décrit une situation préélectorale très sombre. Il indique avoir sollicité les prières du Khalife «pour que les échéances qui sont devant nous et qui sont déjà chargées d’un très grand nombre de sujets de controverses en matière de gouvernance, de sécurité, de protection de nos ressources naturelles, d’emploi, de santé, d’éducation, que tous ces nuages noirs qui marquent actuellement la situation du pays ne puissent pas générer des difficultés insurmontables et que des solutions y soient trouvées afin que la paix règne dans notre pays».

Pour autant, le patron du parti Rewmi reste conscient que tous les acteurs politiques, l’opposition y compris, y ont une responsabilité dans cette nécessité d’apaiser la tension politique en cette période préélectorale. Pour ce faire, il n’a pas manqué de lancer un appel «pour que tous ces contentieux qui sont contenus dans le climat politique général, en matière de manipulation de la justice pour écarter des candidats, en matière de gouvernance, etc., que les responsables du pays prennent des dispositions afin que soit écarté ces difficultés». Revenant, par ailleurs, sur la décision du Comité des droits de l’homme de l’Onu, qui semble donner raison à Karim Wade et compagnie, Idy déclare : «qu’il faut une bonne administration de la justice qui aurait pu épargner le Sénégal de telles déconvenues au plan international».

THIERNO ALASSANE SALL SUR L’AMNISTIE POSSIBLE DE KARIM WADE ET KHALIFA SALL APRES LA PRESIDENTIELLE : «C’est ici et maintenant qu’il faut prendre les dispositions nécessaires»

La disponibilité du chef de l’Etat, Macky Sall d’amnistier Khalifa Sall et Karim Wade, après son deuxième mandat n’est pas du goût du président du mouvement politique La République des valeurs. Présent hier, à Tivaoune pour le Ziarra habituel présenté au Khalife général des Tidianes à la veille du Gamou annuel, Thierno Alassane Sall a estimé qu’il n’était pas question pour le président d’attendre le lendemain de la présidentielle pour prendre des mesures qui viseraient à décrisper la situation politique tendue.

«Nous avons entendu récemment le chef de l’Etat, à cet égard, esquisse des propositions d’amnisties par exemple. Mais, nous disons que si vraiment il est aussi animé que tous les acteurs de cette volonté de paix, c’est ici et maintenant qu’il faut prendre les dispositions nécessaires. S’il y a quelque chose de biens pour le pays, il ne faut pas attendre après les élections, parce que la route vers les élections est parsemée d’embuches», déclare-t-il. L’ancien ministre des mines du président Macky Sall invite ainsi son ex-camarade à prendre d’ores et déjà les dispositions nécessaires de créer les conditions d’élection transparente.

Quid alors de la mise à disposition du fichier électoral aux experts de l’opposition ? Le candidat du mouvement La République des valeurs ne semblent pas convaincu par la démarche de décrispation du climat initiée par le régime, même s’il admet que «c’est peut être un début».

Mais, tout en évitant d’entrer en profondeur dans les sujets politiques de l’heure qui fâchent, préférant ainsi les renvoyer à d’autres circonstances et en d’autres occasions, il a affiché tout son scepticisme par rapport à la prochaine présidentielle. Pour lui, l’opposition a aujourd’hui des raisons de s’inquiéter. Il a promis d’y revenir en d’autres circonstances.

OUMAR SARR, SG ADJOINT DU PDS : «La décision du Comité des droits de l’homme confirme la candidature certaine de Karim Wade»

Le Parti démocratique sénégalais (Pds) semble emprunté une attitude jusqu’au-boutiste concernant la candidature du fils de l’ancien président, Karim Meissa Wade. Ou du moins, ils se sont ragaillardis suite à la décision du Comité des droits de l’homme de l’Onu, qui leur semble faveur. En effet, en visite de courtoisie à Tivaouane le samedi 17 novembre, à 2 jours du Gamou annuel 2018 de Tivaoune, le Secrétaire national adjoint du Pds, Oumar Sarr est revenu sur la décision de l’instance onusienne. Il reste formel que le Pds a eu toujours raison de dire que «Macky Sall lui-même ne pouvait pas le condamner et essayer d’empêcher la candidature de Karim Meissa Wade». Mieux, se réjouissant de la décision dudit comité, qui exige un réexamen de l’affaire Karim Wade, il dira que «l’Onu nous a donné raison». Sur cette base, il considère que la décision de la CREI a été annulée par cette décision rendue du Comité de l’Onu. Ce qui lui fera dire que «cela confirme la candidature certaine de Karim Meissa Wade» et que «le droit a été dit par le comité des droits de l’homme de l’Onu». Toutefois, concernant la venue du candidat du Pds, en exil à Doha, Oumar Sarr fait dans le clair-obscur, préférant renvoyer aux calendres grecs ladite venue. A l’en croire, «pour la venue de Karim Meissa Wade, c’est une question de jours. Nous sommes toujours en train de planifier. Très bientôt, nous allons vous dire la date exacte de sa venue».

 

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