Le président de la Fédération sénégalaise de basket l’a dit tout haut : il est contre la limitation des mandats au sein du Comité directeur fédéral. Une disposition que Me Babacar Ndiaye avait pourtant défendue en tant que président du Cadre de concertation des clubs lors de l’Ag extraordinaire de 2015, organisée par le Comité de normalisation du basket sénégalais (Cnbs). Retour en zone !
Invité du Forum de l’Anps (Association nationale de la presse sportive) ce samedi, le président de la Fédération sénégalaise de basketball (Fsbb) s’est dit opposé à la limitation à deux des mandats au sein du Comité directeur fédéral. «Nous devons être lucides et faire une analyse objective de la situation. Nous avons dans nos textes l’article 18 des Statuts de la Fsbb qui limite le mandat (4 ans) des membres du Comité directeur à deux. Avec le texte du basket, tel que c’est libellé, on ne peut pas revenir même après avoir fait deux mandats. On sait que 8 ans ce n’est rien dans la carrière d’un dirigeant sportif. La conséquence est qu’on risque de perdre toutes les personnes ressources et hommes d’expérience dans une fédération», soutient le patron du basket sénégalais. Qui ajoute : «Il faut voir que c’est une discrimination entre les différentes fédérations parce qu’on ne trouve cette disposition qu’au basket. On ne peut pas constituer une exception, non pas sénégalaise, mais mondiale. Nulle part et dans aucune discipline vous ne verrez une limitation de mandats des membres du Comité directeur. C’est une disposition qui viole la charte sportive, car il n’y a pas de texte règlementaire limitant les mandats des fédérations.»
Et pour conforter son argumentaire, Me Ndiaye cite à juste titre les cas du doyen Abdoulaye Sèye et du président de la Fédé de foot. «Si Abdoulaye Sèye, qui avait fait 20 ans à la tête de la Fsbb, avait été limité à deux mandats, il ne serait jamais président de Fiba-Afrique et de Fiba-Monde. Si Augustin Senghor était limité à deux mandats au sein de la Fédé foot, il ne serait pas aujourd’hui membre du Comité exécutif de la Caf.» Comme pour réaffirmer que cette disposition n’avait jamais existé auparavant au sein des Fédérations sportives.
Me Ndiaye, l’arroseur arrosé
Mais au juste, comment en est-on arrivé là ? Comme se fait-il que le basket soit la seule Fédération où les mandats des membres du Comité directeur sont limités à deux ?
Pour la réponse, il faut faire un «retour en zone» et revenir en 2015, précisément au mois de juin, où tout a été décidé lors d’une Assemblée générale extraordinaire, sous le magistère du Comité de normalisation du basket sénégalais (Cnbs). En effet, avec la caution du Cadre de concertation des clubs, les textes ont été unanimement modifiés avec cette disposition limitant à deux le mandat des membres du Comité directeur. Et comme par hasard, c’est Me Babacar Ndiaye qui présidait ce «puissant» regroupement des clubs qui avait validé les textes et qui n’avait de cesse d’acculer le Cnbs à la fin de son mandat. En clair, le président de la Fsbb combat aujourd’hui une cause qu’il avait pourtant défendue avec ses pairs en 2015. Pour ne pas dire que «c’est l’arroseur qui est arrosé» !
La révision des textes, une demande légale
Comment alors expliquer une telle démarche ? On ne va pas en déduire que Me Ndiaye qui, selon les textes actuels, est à son second et dernier mandat, prêche pour sa paroisse, car soutenant n’avoir pas l’intention de se représenter.
Par contre, une éventuelle modification des textes pourrait bien profiter à ses «amis» de l’équipe dirigeante actuelle dont certains pourraient se positionner pour la succession de l’ancien président du Duc en 2023.
Il faut cependant noter que le président de la Fsbb est dans son droit quand il propose la révision des textes : «Cette question mérite d’être posée et il n’y a aucun texte qui interdit la révision de cette disposition. Les clubs sont souverains pour se prononcer. Le moment venu, cette question sera soumise à une Assemblée générale extraordinaire.» Mais pour la tenue de telles Assises, il faut l’autorisation du ministère des Sports. Comme quoi, le dernier mot revient à Matar Ba.