Troisième mandat : Des constitutionnalistes avertissent Macky

0 32

Alors que le débat fait rage déjà sur un possible troisième mandat, des constitutionnalistes rappellent à Macky Sall que tout a été verrouillé, tout en l’avertissant sur les conséquences d’un coup de force.

Macky Sall n’a pas encore prêté serment pour son second mandat à la tête du Sénégal que la question d’un troisième mandat occupe déjà l’actualité. Et les propos jugés équivoques du ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, ont créé davantage de suspicion autour de la question.

Mais, selon les constitutionnalistes Ngouda Mboup et Ameth Ndiaye, une décision de Macky Sall de briguer un troisième mandat  pourrait plonger le pays dans un chaos, économiquement et socialement.

 

‘’Si on essayait, par des arguments fallacieux, discutables, de lui faire croire qu’il est en mesure de faire un troisième mandat, ce serait juridiquement impossible, politiquement trop risqué. Socialement et économiquement, ce serait un frein pour son grand projet relativement à l’émergence de ce pays’’, avertit Ameth Ndiaye sur les ondes de la Rfm.

 

Selon lui, les propos du ministre de la Justice dérangent, dans ce sens qu’ils installent un débat inutile et nauséabond dans ce pays. ‘’Le Sénégal ne peut être assujetti à la loi des juristes que nous sommes. L’interprétation doit prendre fin quand la loi issue de la Constitution est claire, rappelle-t-il. Un troisième mandat n’est pas envisageable, au regard de la Constitution, au regard de l’esprit de la Constitution’’.

Son collègue, Ngouda Mboup, embouche la même trompette. ‘’Macky n’oserait pas franchir le Rubicon à ce niveau’’, pense-t-il.  Selon M. Mboup, le président de la République ne peut pas braver la Constitution. ‘’L’article 27 est clair. Il ne parle pas de principe, ni d’exception. Il stipule : ‘’Nul ne peut exercer deux mandats consécutifs’’, rappelle-t-il. Qu’on ne recherche pas l’avis du Conseil constitutionnel sur cette question, conseille-t-il. Mais surtout éviter certains conseils. ‘’S’il veut sortir par la grande porte, il ne doit pas écouter ceux qui lui conseillent cela. La Constitution a été définitivement verrouillée dans ce sens, dans la mesure où on l’a mis dans la clause d’intangibilité,  à travers l’article 103 de la Constitution’’.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.