Les manettes des systèmes détenus jusque-là par Wade reviennent à l’actuel Chef de l’Etat qui est le Chef de l’exécutif. Wade avait tenté un 3e mandat mais la suite est connue de tous. Macky rumine cette troisième étape tout en ayant des craintes légitimes par rapport à l’adversité. Du coup, la question est de se demander pourquoi le système voudrait faire fi de la légitimité pour user de la légalité et passer à l’action ?
Jamais deux sans trois, a-t-on l’habitude d’entendre dire en langage trivial se faufilant dans les méandres de la vie mondaine. Et les politiciens professionnels ne sauraient être en reste dans ce schéma tout aussi ubuesque. Même si le président de la République ne veut pas d’un troisième mandat, des thuriféraires de son régime déploient des tonnes d’arguments pour le pousser à l’accepter comme tel. D’autant qu’il est encore jeune et ses chantiers pourraient s’en retrouver achevés. De surcroit, la découverte du pétrole et du gaz qui engendre trop de profits tant sur le plan des contrats pétroliers que sur les recherches pourraient aussi être un argument de taille pour convaincre de la nécessité d’un troisième mandat. Ailleurs, les poursuites judiciaires tributaires de la chasse aux sorciers après la perte du pouvoir sont autant d’arguments qui pourraient à bien des égards convaincre le Chef de l’Etat de se battre pour rempiler une troisième fois. Et dans le système, il sera question de tabler ou bien sur un troisième mandat du Chef de l’Etat sortant ou sur une personnalité issue de ce même système. Car, il s’agira pour les gens du système de signer un pacte de non agression en cas de perte du pouvoir et faire en sorte que 2024 ait un président qui soit du système. La rupture n’est pas sénégalaise et c’est ce qui motive les gens du système à persévérer. Pour toutes ces raisons, le système travaillerait à obtenir légalement sa candidature afin de permettre à l’actuel Chef de l’Etat de gouverner une troisième fois. Et en 2028 ;ce sera encore un homme du système qui prendra le relais. L’essentiel, c’est d’éviter que le système tombe entre les mains d’un antisystème. Diantre !