Mohamed Mounir, un journaliste égyptien de 65 ans ayant collaboré avec la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera est décédé lundi du nouveau coronavirus, après sa libération de prison le 2 juillet, a indiqué sa fille Sarah Mounir sur Facebook lundi soir.
Plusieurs ONG de défense de la liberté de la presse avaient protesté contre son arrestation le 15 juin.
Sarah Mounir avait écrit le 7 juillet que son père avait été hospitalisé après avoir contracté la maladie Covid-19. M. Mounir souffrait de diabète, de tension artérielle élevée et de graves problèmes cardiaques, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une ONG basée aux États-Unis qui citait des journalistes égyptiens.
Au printemps, alors que l’Égypte enregistrait ses premiers cas de contamination au Covid-19, des militants des droits humains avaient appelé à la libération de nombreux détenus pour éviter leur possible contamination dans les prisons surpeuplées et à l’hygiène douteuse.
Mohamed Mounir avait notamment été inculpé pour « appartenance à un groupe terroriste » et « diffusion de fausses nouvelles ». Les autorités égyptiennes considèrent Al Jazeera comme un relais médiatique des Frères musulmans, groupe qu’elles ont classé « terroriste ».
Vague de répression
En juin 2017, l’Égypte ainsi que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn, avaient rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu’ils accusent de soutenir des groupes islamistes radicaux, d’être trop proche de l’Iran et de semer le trouble dans le monde arabe avec Al-Jazeera, ce que Doha nie.
Depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi en 2014, une vague de répression impitoyable s’est abattue sur les journalistes, les opposants et les militants égyptiens. Ces dernières semaines, plusieurs journalistes ont été arrêtés, temporairement pour certains, dont Haisam Mahgoub, Lina Attallah, Sameh Haneen et Shimaa Samy.
L’Égypte occupe la 166e place dans le classement Reporters sans frontières (RSF) de la liberté de presse 2020.
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