Victime d’un grave accident de la route qui l’a plongé dans un coma profond en raison d’une grave lésion cérébrale il y a 27 ans, l’Emiratie Munira Abdulla a finalement repris connaissance dans un hôpital d’Allemagne où elle avait été placée sous observation.
Son fils Omar, qui a survécu à l’accident lorsque sa mère l’a entouré de ses bras pour le protéger alors qu’il avait quatre ans, a annoncé la nouvelle ce mercredi 24 avril. Elle le ramenait de l’école dans la ville d’al-Aïn lorsque le drame s’est joué. Un autobus a embouti la voiture conduite par un oncle.
« J’ai toujours cru que l’état de santé de ma mère allait s’améliorer», a déclaré Omar, 32 ans, dans un entretien à l’AFP. «De nombreux médecins nous avaient dit de ne pas nous attendre à grand-chose après 15 ou 20 ans dans le coma, mais je n’ai jamais accepté cela», a-t-il fait ressortir. «Tout est entre les mains de Dieu et je n’ai jamais perdu espoir», fait-il valoir.
Aujourd’hui âgée de 60 ans, Mounira Abdulla est dans un état stable et suit une physiothérapie aux Emirats arabes unis. Elle s’est réveillée de façon inexpliquée en mai 2018, mais sa famille a choisi de ne pas communiquer l’information par respect pour sa vie privée. «Nous voulions voir son état se stabiliser avant de rendre publique notre expérience» et la partager avec d’autres dans la même situation, souligne son fils.
A l’époque, Mounira Abdulla est restée sans soins pendant des heures, faute de téléphone portable. Après avoir été pris en charge par les services de santé locaux, elle avait été transférée à Londres pour des traitements. De retour aux Emirats arabes unis, elle subissait des physiothérapies pour éviter que ses muscles ne se détériorent. Elle avait été transférée vers le Schoen Clinic, à Bad Aibling, en 2017, n’ayant donné aucun signe qu’elle allait un jour se réveiller, grâce aux dons du prince héritier d’Abu Dhabi, Mohammad bin Zayed qui avait entendu parler de son cas.
Elle a subi des différentes thérapies qui ont finalement été payantes. Elle a d’abord réagi à l’issue d’une discussion dans sa chambre, pensant sans doute que son fils avait des problèmes. Elle s’est réveillée trois jours plus tard en appelant Omar par son nom. «J’étais fou de joie. Pendant des années, j’ai rêvé de ce moment. Et mon nom a été le premier mot qu’elle a prononcé», se félicite Omar. Elle est parvenue à engager la conversation et à lire ses prières.
«Si je partage cette expérience, c’est pour dire à ceux qui sont de situations semblables de ne pas perdre espoir. Pendant toutes ces années, les médecins m’ont dit que c’était un cas désespéré et qu’il était inutile de la soigner. Mais je me mettais la place de ma mère et j’ai fait de mon mieux pour que sa condition s’améliore», relate Omar.