Une peine de 20 ans de prison requise contre l’imam Dianko, acquitté en première instance

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Si le juge de la chambre criminelle spéciale d’appel suit le réquisitoire du parquet, Imam Boubacar Dianko retournera en prison. L’avocat général a requis 20 ans de réclusion criminelle alors qu’en première instance, l’accusé a été acquitté des chefs d’association de malfaiteurs, attentat à la sûreté de l’Etat, acte de terrorisme, après six ans de détention préventive. Un verdict contesté par le maître des poursuites qui a interjeté appel.

L’arrestation de l’imam était partie d’un numéro de téléphone qui a été communiqué à la Division du contre-espionnage de la division de surveillance des territoires par les services secrets maliens pour ses contacts permanents avec l’émir du Mouvement pour l’unicité et du jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) à Gao, Mouhamad Al Hariri et un agent recruteur dudit mouvement, Mohammad Ould.

Ainsi, les investigations effectuées ont permis aux éléments enquêteurs d’identifier l’utilisateur de la ligne téléphonique incriminée en la personne de Boubacar Dianko. Lequel, dans la nuit du 3 au 4 janvier 2013, avait quitté le Sénégal pour se rendre à l’étranger. Ce, après qu’il a reçu une somme de 200 mille francs envoyée depuis le Mali.

LA CLÉ USB, LE CD ET LES VIDÉOS DE COMBATTANTS
L’enquête subséquente a permis son interpellation le 8 janvier 2013 dans une localité située à Kédougou par les agents du service régional de renseignements généraux de Tambacounda en compagnie de son neveu et élève, Serigne Ahmadou Bamba Dianko. Au moment de son arrestation, l’accusé était porteur d’un port USB et d’un CD dans lequel il y’avait une vidéo d’un combattant armé d’un fusil de guerre qui faisait un entraînement avec des jeunes combattants mineurs.

Cette vidéo de propagande et d’enrôlement a été prise à partir de son téléphone portable. Interrogé, il a reconnu s’être rendu au Burkina Faso pour formuler des prières pour ses clients. Toutefois, son neveu relevait devant les enquêteurs avoir traversé les villes de Bamako, Bobo-Dioulasso avant de rejoindre Gao dans la nuit du 10 au 11 janvier 2013.

Confronté aux révélations de son neveu, Boubacar Dianko avait fini par reconnaître son séjour à Gao aux côtés de l’émir Mohammad Al Hariri qui serait son ancien maître coranique. Il soutenait que ce dernier lui avait proposé de rejoindre les rangs de leur mouvement pour faire le djihad. Ce qu’il avait refusé selon ses dires. Il a précisé que la vidéo retrouvée sur son téléphone portable avait été filmée par Mohammad Al Hariri, au village de Darou Salam.

L’IMAM DIANKO CONSTANT DANS SES DÉNÉGATIONS
Cependant, il a contesté avoir connu l’agent recruteur du MUJAO en l’occurrence Sidi Mohammed Ould avec qui il avait échangé les 8 et 13 octobre 2012. Devant le prétoire ce lundi, l’imam pas varié. Il a réitéré ses propos tenus à la première audience. Il a battu en brèche l’accusation. Selon lui, il n’est pas terroriste et n’a jamais posé un acte de ce genre. Malgré sa dénégation, l’avocat général a demandé l’infirmation de la décision de la première instance avant de requérir 20 ans de réclusion criminelle contre lui.

L’avocat de l’accusé a pris son contrepied et a demandé la confirmation de la première instance. Selon lui, les faits imputés à son client ne sont pas avérés d’autant qu’il n’y a aucune preuve les attestant. « Appeler au téléphone fait-il de lui un terroriste ? Le fait de prendre en vidéo des actes terroristes fait-il de lui un terroriste ? », s’est interrogé la robe noire qui dit être convaincue que son client n’est pas un terroriste.

L’affaire est mise en délibéré et le jugement sera connu le 26 avril 2021.

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