Utilisation du Coran par Aliou Sall : L’avis des religieux

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Alioune Sall devait-il ou non utiliser le coran pour sa défense dans l’affaire Pétro-Time ? Les religieux contactés par « Seneweb » donnent des avis différents.

Le maire de Guédiawaye a surpris son monde hier. A défaut de tenir une conférence de presse pour déclarer publiquement sa démission de la Cdc, Aliou Sall est apparu avec un exemplaire du Coran sous la main pour clamer son innocence. « Je n’ai jamais reçu un franc de Timis… » a-t-il juré, la main sur le Livre Saint.

Un geste diversement  apprécié par les religieux contactés par ‘Seneweb’.  Oustaz Alioune Sall reste convaincu que l’on peut se fier aux propos du frère du chef de l’Etat jusqu’à preuve du contraire.

« Un musulman est autorisé à utiliser le Coran pour authentifier ses propos. Par conséquent, je magnifie son acte.  Utiliser le Coran ou la Bible vaut mieux que de parler en l’air », fait savoir le prêcheur de Sud Fm.

« Si ses propos ne sont pas avérés… »

Son collègue du groupe Excaf Telecom, pour sa part, renseigne qu’il aurait déconseillé au désormais ex-directeur de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) d’utiliser le Coran pour sa défense.

« C’est un jeu politique, et ses détracteurs ne vont pas forcément croire à cette allégation, même avec le Coran sous la main. Ils vont continuer le combat et les accusations » ; croit savoir Cheikh Tidiane Bitèye.

« Si j’étais  dans son entourage, je l’aurais dissuadé de cette décision, car le coran est très sérieux », avertit le chef de desk religieux du groupe Excaf Telecome.

Toutefois, Bitèye ne trouve pas anormale l’utilisation du Livre Saint de l’Islam dans ces circonstances. A l’en croire, il est  recommandé de prendre la religion comme témoin en matière de divergences. Ceci, s’empresse-t-il de préciser, dans des cas où le concerné est un musulman pratiquant.

« Je suis d’accord avec l’utilisation du Coran par contrainte. Il est sûrement acculé et se trouve dos au mur, il a voulu se défendre avec le Coran, considérant que ses vis-à-vis sont des musulmans », tente de comprendre le prêcheur.

Cheikh Tidiane Bitèye regrette toutefois que les politiciens soient difficiles à cerner. Car, souligne-t-il,  ils s’immiscent souvent dans la religion mais n’ont pas foi en ce qu’ils disent.

« Devant les guides religieux,  ils sont des conformistes et font le contraire une fois à l’extérieur.  Pour de telles personnes, il faut éviter de faire intervenir la religion dans leur jeu », pense Cheikh Tidiane Bitèye.

Que risque le frère de Macky Sall si ses propos ne sont pas avérés ? A cette question, nos interlocuteurs sont formels. « Si ses propos ne sont pas avérés, Dieu se chargera de sa punition », prévient Oustaz Alioune Sall.

Dans le même sillage, Cheikh Tidiane Bitèye fait savoir que celui qui jure sur le Coran pour des contrevérités sera sévèrement puni et sa vie sera détruite à jamais.

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