Le Centre de contrôle et de prévention des maladies en Afrique (Africa CDC), qui dépend de l’Union africaine, espère une « ouverture » pour l’approvisionnement du continent en vaccins anti-Covid au début du troisième trimestre, a déclaré samedi son directeur John Nkengasong.
De nombreux pays africains dépendent des livraisons de vaccins AstraZeneca produits en Inde, notamment par le Serum Institute of India, et distribués dans le cadre du programme Covax qui vise à fournir un accès équitable en particulier aux pays les plus pauvres.
Mais fin mars, l’Inde a annoncé qu’elle allait retarder ses exportations de vaccins afin d’endiguer la nouvelle vague de contaminations qui frappe le pays. Le pays a enregistré un nombre record de morts samedi, avec 4.197 décès en 24 heures.
« La situation des vaccins est extrêmement complexe maintenant en raison de la situation en Inde », a déclaré John Nkengasong, lors d’une réunion en visioconférence des ministres de la Santé des pays membres de l’Union africaine (UA).
« Nous espérons qu’il y aura une continuité de l’approvisionnement en vaccins, via Covax, en provenance d’Inde mais nous observons avec horreur et incrédulité ce qui se passe en Inde et nous ne nous attendons pas à ce que des vaccins soient expédiés d’Inde de si tôt », a-t-il poursuivi.
Il a conseillé aux pays africains de limiter les vaccinations aux personnels de santé et aux personnes vulnérables, et de « continuer à sensibiliser (les populations) en espérant que la situation du marché des vaccins commence à s’ouvrir vers le début du troisième trimestre, si ce n’est plus tôt ».
Il a également évoqué des livraisons de vaccins à travers l’initiative Avatt (African Vaccine Acquisition Task Team) lancée par l’UA et distincte du dispositif Covax, vers « fin juillet, début août ».
« Nous nous efforçons d’accélérer ce calendrier », a-t-il ajouté.
Un total de 47 pays africains ont lancé des campagnes de vaccination. « Mais nous savons que les quantités de vaccins sont insuffisantes », a souligné le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en ouverture de la réunion.
« Jusqu’à présent, l’Afrique a administré 19,6 millions de doses, soit 2% du total mondial. Dans le même temps, 80% des doses administrées dans le monde l’ont été dans des pays à revenus élevés ou intermédiaires élevés », a-t-il ajouté, en répétant que « la distribution inéquitable des vaccins n’est pas seulement un scandale moral mais c’est aussi économiquement et épidémiologiquement autodestructeur ».