Au Venezuela, le président de l’Assemblée nationale, Juan Guaido, a été brièvement arrêté dimanche par les services de renseignement du pays, le Sebin. Vendredi, il s’était dit prêt à assumer le pouvoir dans un gouvernement de transition et avait convoqué une grande manifestation le 23 janvier. L’opposition, comme toute une partie de la communauté internationale, juge que le nouveau mandat du président Nicolas Maduro est illégitime.
Avec notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille
Juan Guaido a été arrêté alors qu’il sortait de Caracas pour un meeting dans une ville proche de la capitale. Sur une vidéo prise par un automobiliste, on voit plusieurs individus cagoulés le sortir de sa voiture et l’emmener dans un autre véhicule. Il a été libéré après une heure de détention.
Selon le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez, les agents qui l’ont arrêté ont agi « de manière unilatérale et irrégulière ». Il estime que cette arrestation est une mise en scène pour décrédibiliser le gouvernement de Nicolas Maduro.
Pourtant cela ressemble fort à un avertissement alors que Juan Guaido entend mener la contestation contre le président vénézuélien. L’Assemblée nationale, acquise à l’opposition, dit être le seul pouvoir légitime au Venezuela depuis la réélection contestée de Nicolas Maduro en mai dernier.
Après d’être dit prêt à assumer le pouvoir dans un gouvernement de transition vendredi, Juan Guaido avait reçu une menace de la part du gouvernement. Dans un tweet, la ministre des Prisons, Iris Varela, le prévenait que « sa cellule et son uniforme étaient déjà prêts ».
Deux journalistes ont aussi été arrêtés et rapidement libérés par le Sebin : les correspondantes de CNN en espagnol et de Caracol, une télévision colombienne.
Juan Guaido: « Le futur et de la paix que nous voulons pour ce pays »
Une fois libéré, Juan Guaido s’est exprimé à l’occasion d’un meeting dans une ville proche de Caracas. Il a une nouvelle fois appelé les forces armées à se joindre à l’opposition.
« Je veux envoyer un message à ces fonctionnaires, du Sebin, de la police, des forces armées. Aux capitaines, aux majors, aux colonels et aux commissaires des différentes polices. Je sais que vous ne voulez plus de cette situation. Vous ne le voulez tellement plus que vous m’avez libéré. Je leur ai parlé. Vous savez ce que je leur ai dit ? Que ces gens sont le peuple du Venezuela. Je leur ai parlé d’amnistie, de pardon, de réconciliation. Je leur ai parlé du futur et de la paix que nous voulons pour ce pays. Voilà ce que je leur ai dit, et maintenant je suis ici. Je suis ici parce que je suis le président légitime de l’Assemblée nationale qui va défendre les intérêts du peuple. Cette amnistie, il faut l’ouvrir aujourd’hui, ce pardon aux fonctionnaires. C’est le but de la loi que nous allons discuter mardi à l’Assemblée nationale. »
B.D