Vers un Mondial 2030 latino?

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Voilà une candidature qui prend de l’ampleur: le Chili a annoncé jeudi avoir rejoint le trio Argentine-Paraguay-Uruguay pour postuler à l’organisation de la Coupe du monde 2030, cent ans après sa première en Uruguay. « Les présidents de l’Argentine, Mauricio Macri; du Chili, Sebastian Piñera; du Paraguay, Mario Abdo; et de l’Uruguay, Tabaré Vazquez, se sont mis d’accord pour présenter une candidature commune à l’organisation de la Coupe du monde 2030 », a twitté M. Piñera.

Le trio argentino-uruguayo-paraguayen avait annoncé sa candidature en octobre 2017. Le chef de l’Etat chilien a expliqué avoir proposé à ses trois homologues de les rejoindre dans cette ambition il y a plusieurs mois, ce qu’ils ont accepté. M. Piñera est un riche homme d’affaires passionné de ballon rond: il a détenu de 2006 à 2010 des actions du club de Colo Colo, le plus populaire du Chili.

Deux de ses homologues ont également eu partie liée avec le « futbol », puisque M. Macri a dirigé Boca Juniors (club de coeur de Diego Maradona et un des plus importants en Amérique latine), et M. Vazquez le club Atlético Progreso. Ces quatre fédérations sud-américaines ont déjà notifié à la FIFA leur intention d’organiser conjointement le Mondial du centenaire. Des quatre pays, seul le Paraguay n’a jamais accueilli l’événement sur son sol.

Après l’Uruguay pour l’édition inaugurale, le Chili a organisé celle de 1962 et l’Argentine celle de 1978. Jamais la reine des compétitions sportives ne s’est déroulée dans quatre pays en même temps. Le Mondial 2002 a été le premier à être co-organisé (Japon et Corée du Sud), alors que l’édition 2026 est prévue sur trois territoires (Etats-Unis, Canada et Mexique).

Adversaires

La candidature quadripartite pour 2030 a déjà des adversaires officiels ou officieux. Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a proposé mi-novembre au Maroc une candidature commune Maroc-Espagne-Portugal pour organiser cette même compétition. En juin, au lendemain de sa défaite face au trio nord-américain pour l’organisation du Mondial-2026, le Maroc avait annoncé concourir pour l’édition 2030, sans évoquer la possibilité d’une candidature commune.

Le royaume chérifien, qui a échoué cinq fois (pour les éditions 1994, 1998, 2006, 2010 et 2026), rêve de devenir le deuxième pays africain à recevoir le gratin du foot mondial après l’Afrique du Sud en 2010. Fin septembre, l’Union nord-africaine de football (UNAF) avait par ailleurs évoqué l’idée d’une candidature conjointe dans cette région du monde. Côté européen, la Grèce, la Bulgarie, la Roumanie et la Serbie envisagent également une candidature commune, au même titre que le Royaume-Uni et l’Irlande.

Enfin, la Chine, après avoir organisé les Jeux olympiques à Pékin en 2008, ne cache pas son intérêt pour la Coupe du monde, même si elle ne s’est pas encore positionnée sur une date. Le président chinois Xi Jinping a lancé une politique de développement du football dans le pays, et le championnat local a été dynamisé par des investissements massifs de milliardaires chinois et le recrutements à prix d’or de stars étrangères pas forcément sur le déclin. Les Mondiaux 2026 et 2030 se disputeront avec 48 équipes contre 32 actuellement, même si la Fifa étudie la possibilité d’inaugurer la formule à 48 dès l’édition 2022 au Qatar.

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