Au moment où la pandémie du COVID-19 progresse dans le monde poussant les êtres humains à un questionnement sans fin, le rappeur Elzo Jamdong signe une nouvelle chanson intitulée « Antidote ». Ce son qui étudie le continent noir et ses rapports avec l’occident peint l’africain dans ses moindres contours et met à nu la politique dans cette partie du monde. Plus qu’un morceau de rap « Antidote » est une œuvre sociologique et contemporaine qui nous enseigne à travers ses lignes que « l’ennemi de l’Afrique peut-être l’africain lui-même ». Cet adage de notre époque n’est pas fortuit quand on sait que l’africain fait tout pour qu’on parle de lui, dans la plupart du temps, en mal et ainsi porter un tort incommensurable au continent. Dès l’entame de ses propos, Elzo nous plonge dans les « clichés » qui, malheureusement permettent d’identifier un certain nombre d’africains. Des comportements antipatriotiques à la limite incompréhensibles de l’africain sont devenus de vieilles habitudes à la peau dure. Cette étude des comportements est faite avec parcimonie en prenant référence sur des faits d’actualité. Dans cette belle chanson, l’artiste regarde l’Afrique à travers une loupe et réfute les œillères. On peut taxer ce continent de tous les noms d’oiseaux et ses habitants de fainéants ou d’autres clichés, mais il est important de répéter à la face du monde que l’Afrique est hyper riche. Serait-ce une utopie de voir la mère de tous les continents consciente de son pouvoir et prête à préserver ses intérêts en veillant à sa sécurité ? Cette Afrique est belle et bien possible avec un « antidote » qu’on nommerait conscience, engagement ou réveil ou bien même union. « De toutes les façons, « il est temps. Les plaintes ne sont une panacée à la maladie du continent », dixit Elzo. Cette chanson est un pamphlet, une diatribe maîtrisée contre la politique et ses leurres. L’artiste s’insurge et pointe du doigt. Il va même jusqu’à demander des comptes à «Monsieur le géologue » pour ne pas citer le nom du président. Le peuple a besoin de tout savoir sur son pétrole et son gaz, dit intelligemment le rappeur. Il enchaîne par une convocation de l’histoire et dépoussière la tombe de Victor Schœlcher journaliste et homme politique français qui a milité pour l’abolition définitive de l’esclavage. Ceci pour bien dénigrer cette farce sachant que l’esclave est resté enchaîné au fil des années. Seuls les paradigmes ont changé. L’artiste est un filou dans l’écriture. Sans heurts ni violence verbale, il parvient à faire passer son message qui rappelle bien celui d’un homme qui a dit un jour : «Seule la lutte libère. » Ces paroles de Thomas Sankara résument bien « Antidote » d’Elzo Jamdong qui est aussi un message d’espoir pour le peuple africain. L’artiste, dans son analyse de la situation du continent, ne peint pas seulement un tableau sombre. Il prend en compte tous ces valeureux africains notamment des jeunes conscients de la fourberie des ennemis du berceau de l’humanité et désireux de s’émanciper. La chanson « Antidote » est engagée et reste sans nul doute l’une de celles qui doivent participer à l’éveil des consciences en Afrique et à la prise de décisions responsables des populations tout en bannissant dans le même ordre d’idée la politique de la main tendue.
