Des pistes pour vaincre le mal

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-4 nouveaux morts à l’entrée de Thiès, ce week-end. Un nombre qui vient s’ajouter aux 5 autres enregistrés sur la route du Grand Magal de Touba. Une liste déjà longue, qui alourdit le bilan des accidents de la route au Sénégal. Un phénomène qui cause un lourd préjudice humain. Car entre 2014 et 2017, 2130 personnes ont péri sur les routes, soit une moyenne de 532 morts par année. Ces chiffres alarmants, alors révélés par la Direction de la Nouvelle prévention routière, sont corroborés par les révélations du ministre Aly Ngouille Ndiaye, selon lesquelles 635 personnes sont mortes en 2017 par suite d’accidents de la route. Cette tendance meurtrière en perpétuelle hausse sur les routes pourrait bien s’accentuer avec la politique de construction de routes au Sénégal, et surtout l’absence de politique de sécurisation des routes.

La politique de développement des infrastructures routières, élaborée par l’ancien Président Abdoulaye Wade et renforcée par son successeur, Macky Sall, souffre d’un défaut de programme d’accompagnement, dont le volet le plus important est la garantie de la sécurité des biens et des personnes sur les axes routiers de l’intérieur du pays, sur les Routes nationales (Rn). Et pourtant, les autorités semblent bien conscientes du problème, qui n’est pas sans solution. Le Directeur exécutif de la Nouvelle prévention routière, Mactar Faye, avait reconnu que «l’insécurité routière n’est pas irréversible». Il avait même rappelé que «certains pays d’Europe ont durablement infléchi les courbes en adoptant des stratégies et des plans d’actions renforcés par une volonté politique affichée». Une vérité, car le parlement européen a adopté une directive concernant la gestion de la sécurité des infrastructures routières. Un modèle dont les acteurs et experts de la route invitent à s’inspirer. Même si la mission de sécurisation des routes incombe, en partie, aux forces de l’ordre, cette tâche, jugée très complexe, nécessite, d’après les experts, «des connaissances techniques spécifiques, des instruments, des moyens, mais surtout une logistique adaptée à l’exercice». Une solution qui pourtant, existe au Sénégal et pourrait être proposée pour vaincre l’insécurité routière.

Cette politique de sécurisation des routes par des structures spécialisées est devenue une exigence, surtout avec les projets des autoroutes du Sénégal, l’ouverture du tronçon de la Transgambienne, le renforcement de la Rn 4 reliantSénoba à Ziguinchor… La phase d’essai de l’autoroute Ila Touba a fait des victimes lors du Grand Magal de Touba. Un autre axe routier très exposé et qui va connaître un rush, c’est le prolongement de la Vdn (Voie de dégagement Nord) jusqu’à Tivaouane Peulh. Un besoin de plus de sécurité, accentué par l’organisation, par le Sénégal, de grands rendez-vous de niveau mondial, comme les Jeux olympiques de la jeunesse (Joj) en 2022, avec des milliers d’invités.

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