Khalifa Sall : Trajectoire politique mouvementée d’un socialiste «rebelle»

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7 mars 2017 – 7 mars 2019. Khalifa Sall a bouclé, ce jeudi, ses deux années de détention, à la prison de Rebeuss. Exclu de son parti, révoqué de son poste de maire de Dakar, disqualifié de la présidentielle, puis radié de l’Assemblée nationale, après avoir été condamné, la vie politique du leader de Taxawu Senegaal n’est pas de tout repos. Retour sur les pas de ce socialiste «rebelle».

Samedi 18 avril 2009, soit un mois après les élections locales de la même année. Les conseillers municipaux de la capitale élisent l’opposant Khalifa Sall maire de la ville de Dakar avec 81 des 100 voix exprimées au cours du vote. Un véritable revers pour le chef de l’Etat d’alors, Me Abdoulaye Wade, dont le fils et conseiller, Karim, était censé faire une entrée triomphale dans l’arène politique visant une éventuelle succession à son père en 2012.

De son vrai nom, Khalifa Ababacar Sall, nommé plusieurs fois ministre sous la présidence du socialiste Abdou Diouf, consacre ainsi un nouveau tournant de son cursus politique.

Reconduit à la tête de la ville de Dakar lors des Locales de 2014, le secrétaire national à la vie du Ps, né un soir du 1er janvier 1956 à Louga, commence à s’imposer petit à petit au sein de la formation de Senghor.

Mais il sera plus tard en déphasage avec son ex-mentor, Ousmane Tabor Dieng, à la veille du fameux Congrès de juin 2014.

Le 5 mars 2016, le fossé se creuse lors de la réunion très mouvementée du Bureau politique qui avait abouti à l’arrestation de Bamba Fall et une dizaine de jeunes proches du maire de Dakar. C’est le début de la rupture avec Tanor. Un divorce qui sera définitivement consommé lors du référendum du 22 mars de la même année. Une consultation lors de laquelle Khalifa avait appelé à voter «Non», contrairement à Tanor qui optait pour le «Oui».

Le 7 mars 2017, celui qu’on surnommait «le successeur légitime» de Tanor au Ps, parti duquel il sera exclu pour « rébellion », est finalement mis en prison. Il est accusé de détournement de deniers publics portant sur 1,8 milliard de francs Cfa de la Caisse d`avance de la mairie de Dakar.

Une arrestation qui ne l’a pas empêché d’être élu député à l’occasion des élections législatives du 30 juillet 2017.

Candidat déclaré à la Présidentielle du 24 février 2019, Khalifa Sall, jugé et condamné à 5 ans de prison en première instance, après un long et polémique marathon judiciaire, a vu sa peine confirmée, ce 30 août, par la Cour d’appel de Dakar. Comme un malheur ne vient jamais seul, il est révoqué de ses fonctions de maire de la ville de la capitale par le président Macky Sall. Le 3 janvier, sa peine est confirmée par la juridiction suprême.

Alors qu’on commençait à épiloguer sur la possibilité d’un rabat d’arrêt, une requête qui pourrait suspendre cette décision définitive, le Conseil constitutionnel l’écarta définitivement de la course pour la Présidentielle. Tous ses recours étant rejetés, il s’est finalement engagé, avec Idrissa Seck, dans la coalition Idy2019 qui est sorti deuxième avec un score de 20,51 %.

Auparavant, Khalifa Sall est radié de la liste des députés à l’Assemblée nationale, le vendredi 18 décembre 2019. Aujourd’hui, ses soutiens continuent de réclamer sa liberté.

 

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