Un gardien du marché « Mame Diarra » condamné à 10 ans pour meurtre

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Condamné, à 10 ans de travaux forcés, en première instance par la chambre criminelle de Dakar pour meurtre, Cheikh Diouf, insatisfait de la décision, avait interjeté appel. Il a comparu, ce lundi, à la barre de la chambre criminelle d’appel pour répondre des faits qui lui sont imputés. Au cours de l’audience, les circonstances du meurtre de Babacar Thioye ont été exposées. Il ressort des éléments discutés devant le prétoire que les faits de l’espèce se sont déroulés à Guédiawaye, plus précisément au marché Mame Diarra.

Gardien en service dans ledit marché, Cheikh Diouf a trouvé la victime et deux autres jeunes assis à la devanture d’un magasin. Il leur pointe sa lampe torche avant de les sommer de quitter les lieux. Les jeunes lui demandent de baisser sa torche. Il refuse et insiste pour qu’ils quittent les jeunes. C’est sur ces entrefaites qu’une première altercation entre le gardien Cheikh Diouf et Babacar Thioye éclate. Le lendemain de la bagarre, les deux se rencontrent à nouveau et en remettent une couche. Armé, Cheikh Diouf donne un coup de machette à son adversaire. Un violent coup qui n’a laisse aucune chance de survie à Babacar Thioye, qui meurt sur le champ.

Devant le prétoire, ce lundi, l’accusé a évoqué l’excuse de provocation pour justifier son acte criminel. A l’en croire, il n’a fait que répondre à l’acte de son protagoniste. « Il m’a donné deux coups de couteaux : l’un à la jambe, l’autre au ventre. Il voulait me tuer. Je me suis défendu en lui donnant un coup de machette mais je n’avais pas l’intention de le tuer », s’est défendu Cheikh Diouf pour se tirer d’affaire. L’avocat général, Alioune Ndao a, dans ses réquisitions, relevé « l’attitude belliqueuse » de l’accusé qui, à son avis, pouvait éviter la bagarre en appelant à la rescousse ses autres camarades gardiens. Mieux, le procureur général demeure convaincu que Cheikh Diouf avait l’intention de tuer. Car, renseigne-t-il, il a visé une partie sensible du corps de son adversaire avant de lui asséner un violent coup ayant occasionné une fracture de la carotide. Toutefois, Alioune Ndao estime que le défunt est responsable quelque part de ce qui lui est arrivé. Ce dernier, dit-il, aurait pu échapper à sa mort s’il n’était pas revenu sur les lieux au lendemain de la première altercation. Compte tenu de tous ces éléments, il a requis la confirmation de la première peine. Laquelle était de 10 ans de travaux et 20 millions de francs CFA à verser au père du défunt, en guise de dommages et intérêts.

L’avocat de la partie civile a abondé dans le même sens que le procureur pour solliciter la confirmation de la première peine. D’après lui, l’intention de donner la mort était manifeste. L’avocat de la défense a, à titre principal, plaidé l’excuse de provocation et subsidiairement, l’application bienveillante de la loi. Rendant son verdict, la chambre criminelle d’appel a condamné l’accusé Cheikh Diouf à la peine de 10 ans de travaux forcés. En sus, il doit allouer au père du défunt, le montant de 20 millions de francs CFA, à titre de dommages et intérêts.

 

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