A la loupe: Et si on vous contait la Tamkharite?
La Tamkharite jour de jeûne facultatif, célèbre à l’origine la libération des enfants d’Israël de l’oppression de Pharaon, ainsi que le repentir d’Adam chassé du Paradis, le salut de Noé, d’Abraham et de Moïse sauvé des eaux du Nil, tout comme la sortie de Jonas du poisson. Marquant le début de l’année musulmane, cette occasion est propice aux prières ferventes, aux festins avec le « Céré bassi », et surtout au carnaval avec le « tadiabone’ », constituant un grand moment d’évasion. La Tamkharit est une fête essentiellement culturelle, enracinée dans les pratiques inspirées des us et coutumes du prophète Mohamed. Durant cette période, il est recommandé de se maquiller le contour des yeux avec du khôl, de rendre visite aux orphelins et aux malades, de couper ses ongles, autant de pratiques qui reflètent la solidarité, le partage et la compassion. Cette année le Senegal n’est en reste pour cette celebration. Mais quel histoire vivifie réellement cette commemoration ? la redaction se Senegal est allée à la rencontre de l’imam de la mosquée de Sangalkam afin d’aiguiser votre lanterne.
D’emblée le religieux precise: » Dans le Coran, il n’y a pas d’histoire spécifique dédiée à Achoura en tant qu’événement religieux. Cependant, le terme « Achoura » (ou « Ashura ») est mentionné dans le Coran dans le contexte d’un événement historique qui s’est produit bien avant l’avènement de l’islam. Voici la référence coranique et l’histoire associée :
Au début de l’histoire de l’islam, le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) a trouvé des juifs qui jeûnaient le jour d’Achoura, et il a demandé la raison de cette pratique. Ils ont répondu que c’était un jour béni, car c’était le jour où Dieu a sauvé Moïse (Musa) et les enfants d’Israël (les Israélites) en les aidant à échapper à la tyrannie du pharaon d’Égypte en les faisant traverser la mer Rouge, tandis que le pharaon et son armée ont été engloutis. Dans le Coran, le jeûne d’Achoura est brièvement mentionné dans la sourate Al-Baqara (La Vache) » explicite Oustaz Saliou Faye qui poursuit que surement :
« Sûrement le nombre des mois, auprès d’Allah, est de douze [mois], dans la prescription d’Allah, le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d’entre eux sont sacrés : telle est la religion droite. [Durant ces mois], ne faites pas de tort à vous-mêmes. Combattez les associateurs sans exception, comme ils vous combattent sans exception. Et sachez qu’Allah est avec les pieux. Le mois sacré pour le mois sacré ! – Le talion s’applique à toutes choses sacrées – Donc, quiconque transgresse contre vous, transgressez contre lui, à transgression égale. Et craignez Allah. Et sachez qu’Allah est avec les pieux.
Et dépensez dans le chemin d’Allah. Et ne vous jetez pas par vos propres mains dans la destruction. Et faites le bien. Car Allah aime les bienfaisants. Accomplissez la pèlerinage et le ‘umra au service d’Allah. Si vous en êtes empêchés, alors faites un sacrifice qui vous soit facile. Et ne rasez pas vos têtes avant que l’offrande [l’animal à sacrifier] n’ait atteint son lieu d’immolation. Si l’un d’entre vous est malade ou souffre d’une affection de la tête [et doit se raser], qu’il se rachète alors par un jeûne, ou en faisant une aumône, ou en offrant un sacrifice. Lorsque vous êtes en sécurité, quiconque veut faire l’umra en même temps que le pèlerinage, doit faire un sacrifice qui lui soit facile. Mais s’il n’en trouve pas, alors qu’il jeûne trois jours pendant le pèlerinage et sept jours après son retour, soit en tout dix jours. Cela concerne celui dont la famille n’est pas présente à la Mosquée sacrée. Et craignez Allah. Et sachez qu’Allah est dur en punition. »(Sourate Al-Baqara, 2:197)
Il est important de noter que l’Achoura est un événement significatif pour les musulmans chiites, qui le commémorent pour des raisons différentes et en relation avec des événements plus tardifs dans l’histoire de l’islam. Ces commémorations peuvent être liées au martyre de l’Imam Hussein, le petit-fils du Prophète Muhammad, lors de la bataille de Karbala en 680 de notre ère. En outre, le fameux plat de couscous cuisiné lors de Achoura n’est une obligation de meme que le « tadjabone ». En effet, il est recommandé de juste bien manger donc tout met autorisé pour un musulman peut être cuisiné. Quand au « tadjabone », c’est une pratique quasiment païenne et elle n’a rien de religieux. Je recommande plutôt aux croyants de jeuner, prier, bien manger et donner la zaakat. » a conté Serigne Saliou Faye imam de la mosquée de Sangalkam également presentateur d’emission religieuses. A vos papilles! Bonne fete de Achoura!