La communauté mouride commémore, ce 22 mars 2020, l’anniversaire de la naissance de son deuxième Khalife, Serigne Mouhamadou Fadilou Mbacké. Mais, pour cette année, la célébration a lieu dans un contexte particulier de coronavirus (56 cas confirmés dont plus d’une quinzaine à Touba).
Face à la presse, la semaine dernière, Serigne Abo Mbacké, khalife de Serigne Fallou, avait exhorté les talibés à célébrer l’événement autrement : « Que chacun reste chez soi pour célébrer le Magal en récitant le Saint Coran et les khassaides de Serigne Touba ». Une consigne donnée suite aux recommandations du khalife général des mourides, a été respectée par les fidèles mourides qui, à Touba et dans toutes les localités du pays, célèbrent le Kazu Rajab. Même si d’après le correspondant du groupe Dmedia, certains fidèles sont venus célébrer le Magal à Touba à leurs risques et périls parce que voulant sacrifier à la tradition. Ce, pour perpétrer l’oeuvre de »Galass ».
Homme de Dieu hors-classe, le guide religieux était aimé par sa foi en Dieu et son amour envers son vénéré père, Serigne Touba Khadimou Rassoul. Cheikh Mouhamed Fadel Mbacké plus connu sous le nom de Serigne Fallou, fils de Cheikh Ahmadou Bamba et Sokhna Awa Bousso est né un vendredi du mois lunaire de «Rajab» en 1886, à Darou Salam, un village de son vénéré père situé dans la commune de Mbacké. C’est la date anniversaire du voyage nocturne du Prophète (en compagnie de l’Ange Gabriel) dont il ramena le rituel des cinq prières, si fondamental en Islam.
Déjà, tout enfant, Serigne Fallou avait commencé à se signaler comme un être d’exception. Sa mère Sokhna Awa Bousso appartient à une famille d’érudits qui a donné plusieurs imams à Touba. C’est avec une aisance surprenante que dès l’âge de huit ans, il se mit à l’apprentissage du Coran, sous la férule de Serigne Ndame Abdourahmane Lô, au daara dénommé « Aalimun Xabiir », à environ cinq kilomètres de Touba. Son oncle paternel Serigne Mame Mor Diarra lui servit de professeur dans l’étude de la Théologie. Sa formation dans les Sciences religieuses fut complétée par le Cheikh lui-même, à son retour d’exil.