J’attire votre attention sur l’avenir de chacun de nous, sur l’avenir d’un secteur qui m’est cher, celui du tourisme pour nous engager ensemble à relever le défi face au Covid-19.
Je vous appelle à réfléchir et à vous intéresser sur le devenir du secteur du tourisme et des transports aériens.
Il est important que vous sachiez, que tourisme est la première industrie au monde, créatrice d’emplois, de richesse, et de bien-être social. C’est un secteur économique très dynamique et résilient face à tous les chocs exogènes et endogènes liés à son fonctionnement économique.
Mais ce qui vient de se passer avec le Covid-19 va radicalement changer l’approche politique économique et commercial du tourisme, qui reste malgré tout un puissant levier de développent pour nos pays.
C’est sans doute l’occasion de réfléchir à la régulation d’un tourisme globalisé qui a eu ses avantages dans le passé :
– Démocratisation et mondialisation des voyages,
– Développement économique de nombreux pays dans le monde grâce au secteur du tourisme.
Cependant, malgré le pessimisme des acteurs du tourisme face à cette situation inédite, le Covid-19 constitue à mes yeux une opportunité pour un nouveau tourisme, plus responsable, plus durable, respectant davantage le patrimoine naturel et culturel, et qui promeut des activités plus proches de chez soi.
L’avenir n’est donc peut-être pas si sombre pour peu que l’on repense le tourisme autour de l’humain et de l’environnement qui constitue sa principale richesse. L’économie sectorielle est mise à mal et en sommeil, mais nous n’arrêterons jamais de voyager. Il y a toujours matière à espérer que le tourisme ne sera pas mort pour deux raisons.
– La première est que le secteur touristique a toujours su trouver des solutions pour répondre aux crises, si dures soient-elles, et satisfaire ainsi une clientèle qui ne perd pas le goût des vacances. Les professionnels vont désormais redoubler d’efforts pour séduire la clientèle nationale devenue sa principale cible et qui sera très attentive aux offres touristiques qui les séduits
– La seconde raison est évidemment la formidable richesse touristique de notre pays qui dispose d’atouts incontestables aux premiers rangs desquels figurent la diversité des lieux historiques et la qualité de vie et des infrastructures touristiques que nous pouvons redécouvrir.
Il faut cependant, s’attendre à la faillite de certaines compagnies aériennes et la suppression de certaines liaisons qui pourraient hypothéquer l’avenir de toutes une destination si celle-ci n’a pas un plan de redéploiement du tourisme local et national à travers des packages et des offres d’excursions adaptées à leur budget.
Pour être créatif, il faut simplifier et rendre plus accessibles les formules de vacances et de séjours dans les hôtels et campements par des coupons de vacances, des bonus consacrés aux vacances, et des crédits de vacances conventionnés par les banques. C’est de là que naîtront les nouvelles formes de tourisme qui vont soutenir la viabilité des entreprises hôtelières. A défaut, c’est une impossibilité absolue pour un hôtel de garder du personnel sans avoir des clients, ni d’activités.
Si la situation du Covid-19 perdure dans le monde et chez nous, les hôtels seront bientôt des endroits fantômes et la situation sera très grave puisqu’il faudra s’attendre, qu’on le veuille ou pas, à des conséquences sociales graves, à savoir le chômage technique total ou pire.
La situation est extrêmement grave mais pas désespérée. Elle exige des mesures énergiques suivi d’un plan Marshall pour optimiser et garder l’outil de production.
Cependant il faut déjà des solutions digitales pour répondre aux problématiques actuelles concernant la communication à adopter par les professionnels du tourisme pendant et après cette période du Covid-19.
Le tourisme local ou tourisme de proximité, va être la seule alternative, pour redonner vie au secteur du tourisme le temps que l’ordre mondial du tourisme instaure une nouvelle politique et des règles sanitaires rigoureuses pour anticiper à de futures maladies transmissibles.
Cependant, une chose est certaine, les Sénégalais ne se pressent pas pour visiter les nombreux Sites touristiques, dont, regorgent le pays, donc des efforts sont à faire dans ce sens en tenant compte de plusieurs facteurs socio culturels et économiques.
Pour ce faire, l’État doit soutenir le tourisme scolaire, éducatif, historique et de découverte à travers des voyages d’études, les colonies de vacances, les séminaires pour joindre l’utile à l’agréable.
Cela suppose une réorientation de l’investissement hôtelier, pour favoriser les campements, les gites, les maisons d’hôtes, les restaurants de campagne, la création d’équipements de loisirs, les centres culturels, les mobiliers et jardins publics etc.
Le crédit hôtelier et touristique devra élargir son assiette rendre plus souple, plus rapide et plus accessible les crédits à allouer aux nationaux avec une discrimination positive pour ceux et celles qui investissent en tenant compte des objectifs et des résultats attendus du PSE.
Et ce sera l’avènement du grand retour des populations vers leurs régions, départements et villages, pour répondre aux besoins du tourisme local, de la décentralisation et de l’auto emploi.
Petits commerces, restaurants de campagnes, horticulture, artisanat spécialités sénégalaises, agriculture, aviculture, faire du consommer local une réalité et la locomotive du développement du tourisme.
Chemin faisant les populations se rendront à l’évidence que le tourisme n’est pas qu’une activité de loisirs et de jouissances ; il est un business, une industrie culturelle, une dynamique économique de 400 milliards de francs CFA avec une participation de 7.5% au PIB plus de 100 mille emplois fixes et 21 mille emplois temporaires, qu’il faut certes assainir et repenser, mais surtout Co- construire avec un secteur privé fort dans la durée, avec l’auto- emploi et la création de micro entreprises.
Voilà pourquoi on le définit, par ailleurs, son aspect transversal, catalyseur d’un ensemble d’activités économiques, sociales et culturelles. Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que l’activité touristique résulte de la mise en mouvement d’un grand nombre d’éléments et de partenaires locaux et internationaux : Sites naturels, conditions climatiques, attractions et équipements touristiques, hébergement, informations, transport et mise en marché professionnel.
Divers revenus seront disponibles et le choix des clients aussi vaste et varié à chaque situation permet de cibler une clientèle particulière avec des espaces et des territoires à visiter.
Tout cet ensemble forme le tourisme et il est évident qu’il doit s’appuyer sur une économie florissante diversifiée qui promeut l’agriculture rurale et urbaine, des produits maraîchers bio, sous toutes ses formes avec de bons revenus pour les travailleurs afin qu’ils aient les moyens de faire du tourisme local.
Une chose est certaine, les professionnels de la chaine de valeur devraient eux aussi participer à l’effort collectif en appliquant hors saison des tarifs spéciaux aux nationaux.
Préparons ensemble l’après crise et l’avenir du tourisme. En effet, destinations, distributeurs, tour-opérateurs, prestataires sont nombreux à profiter du calme régnant sur le marché pour faire le bilan des pertes et des investissements à faire aujourd’hui, pour être prêt et le meilleur demain.