Le COPIS de l’AIBD (COPIS) et l’UAF rejettent le plan proposé par les ministères des Finances et du Transport Aérien
Le Collectif des Prestataires et Investisseurs Sénégalais de l’Aéroport International Blaise Diagne (COPIS) et L’Union des Acteurs du Fret (UAF), tous acteurs majeurs de la plateforme aéroportuaire, saluent à leur juste valeur les mesures prises par le Président de la République pour limiter la propagation du virus COVID 19 et vaincre cet ennemi commun sur toute l’étendue du territoire national.
Nous saluons également les mesures initiées pour la sauvegarde des emplois mais aussi pour venir en aide aux entreprises les plus impactées notamment celles évoluant dans le secteur du Transport en général et du Transport Aérien en particulier.
Les deux (2) délégations fortement impactées parce qu’évoluant exclusivement à l’AIBD, prennent acte des décisions prises par leur Ministère de Tutelle, dont la célérité a été notée dans la mise en œuvre du plan de résilience ainsi édicté.
Nous regrettons néanmoins, l’absence d’implication et de prise en compte du secteur extra-aéronautique et du fret dans la mise en place des mesures d’accompagnement des entreprises fortement impactées et plus globalement dans la gestion de cette crise qui les concerne au plus haut niveau.
Nous dénonçons vigoureusement la proposition de renvoi vers un fonds de Garantie et de bonification pour disposer de crédit de trésorerie et de prêts auprès des établissements financiers.
Nous regrettons surtout l’absence d’accompagnement quelconque de l’Etat envers les entreprises presque à l’arrêt avec la fermeture de l’AIBD.
Nous ne comprenons pas comment l’Etat peut demander au secteur privé d’aller emprunter pour payer au minimum 70% des salaires habituels alors que les problèmes de nos entreprises vont au-delà des salaires puisqu’on ne parle plus de tensions de trésorerie mais de survie de nos sociétés.
Nous précisons ainsi que la nature de nos activités avec les énormes problèmes connus des plus Hautes Autorités, ne permet pas d’emprunter pour payer une masse salariale colossale à presque 3 000 employés sans aucun accompagnement de l’Etat, qui reste le seul garant de la survie de nos entreprises en cette période de crise inédite.
Il ne s’agit nullement de faire entrave à l’ordonnance fixant les modalités de chômage technique que nous saluons vivement pour sa portée, mais d’une grande inquiétude quant à la capacité de nos entreprises à supporter un tel surendettement pour les mois et années à venir.
Notre compréhension des mesures annoncées par le Président de la République lors de son message à la nation du 03/04/2020 s’articule autour de 3 points :
- Budget de 100 milliards sous forme d’aide en trésorerie pour entreprises les plus impactées,
- Enveloppe de 200 milliards en garantie des crédits accordés aux entreprises impactées,
- Enveloppe de 200 milliards pour les grâces fiscale.
C’est avec une grande surprise que nous avons reçu de notre Ministre de Tutelle la clé de répartition des 77 milliards qui ont été intégralement partagés entre 3 groupes à savoir AIR SENEGAL SA, le Secteur Hôtelier et les Entreprises du portefeuille de l’Etat.
Il faut rappeler qu’avant l’apparition de la Pandémie du coronavirus qui a conduit aujourd’hui à la fermeture des frontières, et par conséquent à l’arrêt total des activités, les acteurs de la plateforme souffraient déjà de plusieurs maux relatifs à leurs situations financières, la violation des termes de leurs contrats, leurs conditions de travail etc ; autant de problèmes dont des débuts de solutions ont été ébauchés mais malheureusement pas encore aboutis.
Le COPIS et l’UAF souhaitent ainsi bénéficier d’un accompagnement concret de l’Etat comme promis par le Président de la République surtout sur les points suivants :
- Attribution de Fonds non remboursables pour permettre de payer les salaires pendant cette période de pandémie et supporter les effets de cette perte de revenus ;
- Garantie intégrale des différents crédits sollicités pour la relance des activités surtout que nos possibilités de garanties ont été déjà utilisées pour mobiliser plus de 25 milliards investis pour le démarrage de l’AIBD ;
- Grâce fiscale pour soulager notre passif et faciliter la reconstitution d’une situation financière en rapport avec nos activités.
Le COPIS et l’UAF restent déterminés à accompagner les Autorités pour mettre en place une stratégie efficace allant dans le sens d’éluder tout dommage socio-économique sur la plateforme aéroportuaire et d’assurer une relance parfaite des activités qu’ils espèrent, imminente.