Ni attendre de l’Europe, ni sombrer avec. Prendre le large tout simplement.

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La pandémie du Covid-19 met à nu tout en exacerbant les travers et les faiblesses du système de gouvernance interne qui régissent les pays qui exercent leur domination sur le monde de même que le système de gouvernance mondiale que ces mêmes pays imposent au reste du monde et qu’ils sont les premiers à trahir dès que leurs propres intérêts sont en jeu. Travers et faiblesses qui se métamorphosent et sombrent aujourd’hui dans une faillite sans appel.
On peut comprendre qu’ayant réduit les services publics en un instrument de plus en plus centré et perfectionné au service prioritaire d’un développement des entreprises privées à dimensions mondiales, asséché les services publics pour faire le lit de la privatisation des biens communs transformés dès lors en simples marchandises à but lucratif, orienté l’éducation et la formation des cadres dans le strict souci de la rentabilité maximale, oui on peut donc comprendre que l’oligarchie politico-technocratique qui gère les États nationaux comme les gouvernances mondiales ait pu être totalement désarçonnée face à l’ouragan Covid-19.
Ce qui est par contre inadmissible et dit la faillite de leur système presente comme le sésame du développement est que cette oligarchie politico-technocratique occidentale n’a rien pu ni voulu tirer des pays asiatiques qui, eux, ont eu le malheur d’avoir été en première ligne et pris brusquement et brutalement l’ouragan en pleine figure, ont été totalement sonnés avec toute la difficulté qu’on peut imaginer, lorsque l’on est de bonne foi, à reprendre leurs esprits et à construire une stratégie dans de telles conditions.
Bien au contraire, après avoir ricané de leur malheur et affiché leur mépris de leur stratégie, cette oligarchie politico-technocratique se révèle toujours pour l’essentiel incapable de fournir une stratégie positive et acter publiquement un traitement des malades, enferme ou prétend enfermer encore sa population malgré quelques processus de déconfinements partiels ici ou là au détriment de la vie sociale, économique, de la santé psychique de l’individu qui reste, n’en déplaise à toutes les astuces de recherche du profit, un être social par excellence, qui a besoin d’un environnement social riche, diversifié et dynamique, non un être confiné dans une relation sociale fermée et réduite à sa plus simple expression jusqu’à la sclérose.
Ces malades guéris, qui quittent l’hôpital accompagnés d’une haie d’honneur du personnel médical qui les applaudis, disent toute la faillite d’un système où les guéris apparaissent comme des survivants sortis du brouillard d’un monde en ruines.
Attendre un soutien de cette oligarchie c’est tout simplement attendre la corde qui soutient le pendu, la menacer de sombrer avec nous si nous devions nous-mêmes sombrer serait tout simplement faire corps et se faire entraîner dans la chute, ou pour dire les choses crûment, se faire hara-kiri.
Il est temps, et l’occasion est aussi opportune que strictement nécessaire, de larguer les amarres et prendre enfin le large, pour sauver notre pays, sauver l’Afrique, et peut-être contribuer à sauver le monde de tous ces démons qui nous entraînent vers l’abîme d’un monde désincarné, lucratif, indivualisé, contrôlé et rentable.
l’Afrique a les moyens d’un meilleur être. Elle dispose de ressources naturelles, du dynamisme humain, d’un savoir faire, de moyens de connaissances théoriques et techniques à la mesure de ce mieux-être. C’est de ces fondements là qu’elle peut construire son développement non en fonction d’un profit toujours plus grand, d’un temps toujours plus compté, d’un être toujours plus tendu et à la limite de la rupture, mais en fonction d’un développement à la hauteur de ses moyens et régi par la reconnaissance et l’adéquation aux besoins sociaux de sa population.
Prendre le large, c’est aussi se tourner résolument vers l’Afrique, c’est là que se trouve notre profondeur stratégique, notre sève vitale comme notre sève nourricière.
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