A mes frères et sœurs Pulars du Sénégal – (Par Adama GAYE)

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Je dois ce message à l’immense majorité de nos compatriotes, notamment pulars, dont de nombreux amis et frères, en raison de nos liens pérennes, cordiaux et vraiment d’essence quasi-parentale.
Ces temps-ci, vous avez dû vous poser des questions sur mes charges contre les bandits de grand chemin ayant pris en otage le faiblard, nul et voleur Macky Sall en lui inoculant le venin de l’ethnicisme, qu’ils decouvrent sur le tard à moins qu’ils l’aient trop longtemps couvé en cachette, afin de mieux capturer l’Etat -Le privatiser et s’en servir.
Tout y a été: médias, confrérie, patronat, politique et j’en passe.
Sans gêne, ils ont grugé les postes qui devaient être équitablement distribués selon une meritocratie et un équilibre sociétal, socles de la spécificité, du modèle, qui a fait du Sénégal un pays longtemps respecté en Afrique et au-delà.
Je suis convaincu, connaissant votre pudeur et les fortes, profondes valeurs qui font de votre groupe ethnique non seulement l’une des plus brillantes, patriotiques mais généreuses de notre nation, unie, que vous ne cautionnez, ne cautionnerez jamais, ces faits de favoritisme, propres aux lâches et opportunistes, qui sont loin de représenter ce que vous êtes.
Qui d’ailleurs, a commencer par ma modeste personne, n’est pas fier de revendiquer une appartenance à l’ethnie Pular? Dans ma communauté mouride, par mes origines qui me rattachent à son Fondateur, je sais que le pular est Ngom, Fall, Kane, Sow, Wane, Wone, Ba, Mbacke, Sy, Dia, Ly, Gaye, Diallo, Ndiaye, Diouf, bref, par la variété de sa géographie, être sénégalais, c’est d’abord être Pular.
C’est dans ce groupe ethnique que l’on trouve les plus engagés envers l’Etat, les plus passionnés pour la cause commune, mais aussi envers Dieu, par une piété vérifiée depuis la nuit des temps, sans oublier d’être le ferment, la base de notre attachement à la démocratie et à la bonne gouvernance, idéaux dont les premiers porte-flambeaux s’appellent Cheikh Oumar Tall, Souleymane Baal, Maodo Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba…
Qui peut oublier la rectitude morale et nationaliste d’un Mamadou Dia, homme dont j’ai eu le privilège de recueillir les vues sur notre pays au soir d’une vie qu’il lui a consacrée au prix de privations de libertés ayant sans doute réduit son passage sur terre.
La culture pular est dense, et elle est vécue à travers tout le Sénégal. Elle est notre quintessence. À la question qui n’aime pas Baidy Baaba Maal? Personne n’ose lever la main. J’entends encore trois cantatrices wolofs, dont la talentueuse Kine Lam, lui dédier une chanson le jour de son anniversaire, il y a trois ans. Elles chantaient: Salmina Salmi Baidy Baaba Maal. En cela, je voyais résonner aux oreilles de tous les sénégalais le substrat unificateur de notre nation. Même feu Hamidou Dia, plume agréable à lire s’il en était, ne fut pas celui qu’on a voulu faire passer pour le théoricien, le théologien d’une ethnie. Ses critiques, aveuglés par un moment d’affirmation identitaire passagère, avaient dû oublier qu’il fut le principal exégète de l’artiste wolof le plus consommé -Ndiaga Mbaye.
Je suis et je me sens donc, autant qu’il a été un chantre du wolof, un ardent adepte de cette belle ethnie pular. Même les jeunes que j’ai mis en garde, dont le talent et le patriotisme me sont connus, savent que nous sommes UN.
Meme Macky Sall dont je suis, démocratie oblige, le plus féroce critique sait que mes postures n’auraient pas été aussi ouvertes si des brigands ne m’avaient convaincu qu’autour de lui ils tentent de créer un rideau de fer ethnique à seule fin de se sucrer -et s’il ne leur avait facilité la tâche en violant, volant, le patrimoine tangible et intangible de notre pays. En s’imaginant notamment pouvoir le faire par de risibles menaces scripturales et securocratiques…
Celles et ceux-là rendent le pire service à leurs origines, et, stupide, Macky est tombé dans leur piège croyant qu’il y trouverait de quoi sauver sa peau ou faire oublier ses méfaits. Piètre bouclier, ligne Maginot vermoulue.
Le devoir d’un citoyen est de le dire. De dire à haute-voix que ce ne sont pas ces shenanigans, ces trucs, qui empêcheront le triomphe de la justice collective.
Ce sera dit. En termes non-ambigus, quitte à subir les questionnements de ces pas si jeunes sénégalais dont certains sont mes superviseurs vigilants, comme les rigoureux Azzîz Jeng ou Hamadou Tidiane Sy.
Me voici donc face à l’immense majorité de mes compatriotes, wolofs, diolas, sereres, soces, Soninkes, toucouleurs et j’en passe, qui ne se reconnaissent pas dans la sale volonté des capteurs d’Etat, au nom de l’ethnie, ou, hier, sous Wade, au nom du mouridisme, et, demain, au nom de quelque autre particularisme.
J’allais oublier: quel sénégalais n’a til été pétri aux valeurs et à la geste de cette terre sénégalaise du Fouta magistralement contée par l’un de nos plus intenses talents -Cheikh Hamidou Kane.

Certes la vie reste une aventure ambiguë mais, courageusement et collectivement, enlevons les germes qui la rendent explosive, dangereuse. La carte ethnique en est.

Onjaarama #JesuisVRAIpular. Que le wango tonne et que, boucles d’oreilles dorées bien vissées, boubous teints, démarche altière, le fouta féminin vienne y ajouter sa touche gracile et gracieuse pour nous réunir tous autour de cette beauté qu’elle déverse sur notre pays -partout, et même au loin dans les foyers africains éparpillés aux quatre coins du monde.

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