Accord de paix entre Israël et les Émirats: la Palestine se sent « trahie »

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L’accord de normalisation entre Israël et les Émirats arabes unis, conclu ce jeudi soir, n’a pas tardé à faire réagir les Palestiniens. En Cisjordanie, plus que la surprise ou l’incompréhension, c’est surtout la colère qui domine.

Si Ramallah ne semble pas plus agité que d’habitude, dans les cafés, les restaurants, la normalisation des relation entre Israël et les Émirats arabe unis est le sujet de toutes les conversations.

« Il y a évidemment de la colère, mais plus encore, on se sent trahi par les Émirats arabes Unis même si on savait depuis longtemps qu’ils normalisaient leurs relations avec Israël. Et ce peu à peu depuis des années. (…) Les Palestiniens n’ont pas été consultés. Et ils tournent à leur avantage le fait de stopper l’annexion israélienne ou du moins la suspendre. C’est une insulte à toute personne intelligente dans le monde arabe », témoigne cette jeune Palestinienne, peu après avoir appris la nouvelle.

« Une trahison »

Sur les réseaux sociaux, les réactions s’enchainent. Mahmoud Abbas, de son coté, a aussitôt convoqué la direction de l’Autorité Palestinienne. « C’est une trahison pour Jérusalem et la cause palestinienne », précise-t-il dans un communiqué.

Le président palestinien a appelé à une réunion d’urgence la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique. Il a convoqué immédiatement l’ambassadeur palestinien à Abu Dabi.

Pour Le Hamas, au pouvoir dans le Bande de Gaza, cette normalisation se fait au dépend des Palestiniens. Et même si les relations entre les factions ne sont pas au beaux fixe, tous s’accordent cette fois sur le fait « que tous les pans de la société palestinienne s’unissent pour rejeter la normalisation ».

« Une journée historique » pour Israël

Benyamin Netanyahu affichait ce jeudi soir son sourire des grands jours. Le Premier ministre israélien a qualifié la journée « d’historique ». Le pays entretient actuellement des relations diplomatiques avec seulement deux pays arabes, l’Égypte et la Jordanie. Benyamin Netanyahu entre ainsi dans le cercle très fermé des Premiers ministres ayant réussi à établir des relations diplomatiques avec des pays de la région. La plupart de ses rivaux politiques ont été obligés de reconnaître son succès.

Pour obtenir cet accord, Benyamin Netanyahu a dû renoncer à l’une de ses promesses des récentes campagnes électorales, l’annexion d’une partie de la Cisjordanie. Mais faute de soutiens diplomatique et politique suffisants, celle-ci semblait de toute façon compromise. Pour Benyamin Netanyahu, l’échec est ainsi effacé par cet accord avec les Emirats.

Mais admettre que l’annexion n’aura pas lieu peut avoir un coût politique pour le Premier ministre israélien. Son grand rival au sein de la droite, Naftali Bennett, l’a accusé ce jeudi soir d’avoir « raté une occasion unique » et d’avoir « manqué de courage ». Benyamin Netanyahu veut éviter de se couper de sa base électorale et a promis de ne « jamais abandonner notre droit à notre terre ».

RFI

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