Affaire Senelec Akilee : Bruyant silence de l’opposition et de la Société civile

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Où sont ces opposants, membres de la Société civile ou activistes, chantres de la transparence et de la bonne gouvernance ? Ils observent un silence bruyant dans l’affaire Senelec-Akilee. Un contrat à 187 milliards dans lequel ils ne semblent rien trouver à redire.

L’affaire Petro Tim, le contrat d’attribution d’exploration du pétrole et du gaz, fer de la Falémé… Ces dossiers avaient déclenché une vague de polémiques. Ousmane Sonko, Ma­ma­dou Lamine Diallo, Birahime Seck ou des plateformes comme Aar li ñu bokk, Noo lank avaient levé le ton pour mettre la pression sur le pouvoir et réclamer plus de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques. Curieuse­ment, ces parangons autoproclamés de la bonne gouvernance se sont tus dans l’affaire Senelec-Akilee. La Société nationale d’électricité s’estime lésée dans ce contrat signé avec Akilee pour la fourniture de compteurs intelligents pour une manne financière de 187 milliards de francs Cfa sur 10 ans. A l’heure du Covid-19 qui occupe les devants de l’actualité, l’affaire Senelec-Akilee parvient tant bien que mal à occuper la Une des journaux comme hier.
Cependant, le silence de l’opposition et de la Société civile paraît intrigant pour une affaire à 187 milliards de francs Cfa. Au Pastef, l’on prend des précautions avant de se prononcer publiquement. D’après un membre du Bureau politique, la commission Energie et hydraulique du parti de Ousmane Sonko a déjà dressé un rapport qui devra être validé par le Comité de pilotage de ladite formation politique. «On ne veut pas se prononcer sans avoir les tenants et aboutissants de cette affaire», glisse un responsable de Pastef. Prudence, c’est aussi la ligne de Birahime Seck, coordonnateur du Forum civil. «On ne veut pas parler comme ces partis politiques qui se prononcent sans réellement maîtriser le sujet. Cette affaire est très importante. Et donc nous sommes en train de faire nos recherches. Le moment venu, le Forum civil va donner une position très claire sur la question», a indiqué M. Seck, joint par téléphone.

«Une part de manipulation»
Si certains déclinent poliment, d’autres ne prennent même pas leur téléphone quand on les contacte. Mamadou Lamine Diallo, si prompt à alerter sur les questions de transparence, n’a pas jugé utile de répondre au téléphone. Dans le message qui lui a été envoyé, il a été précisé qu’il s’agissait de prendre son point de vue sur cette question. Mais le député, leader du mouvement Tekki, n’a pas décroché son téléphone. Même Noo lank, qui se battait contre la hausse du prix de l’électricité, est devenue subitement aphone. Daouda Guèye, membre de cette plateforme, informe que le collectif est en train de rencontrer les acteurs. «Il y a une part de manipulation dans les sorties çà et là. On veut prendre notre temps, rencontrer les acteurs avant de donner le point de vue de Noo lank. Mais que les Sénégalais soient rassurés, Noo lank suit de près cette question», rassure l’activiste, enseignant de philosophie au lycée de Ouakam.
La même ligne est adoptée par le mouvement Frapp/France dégage. Jusqu’en début de soirée d’hier, Guy Marius Sagna et Cie déclaraient être en concertations avec les syndicats qui s’intéressent à la question. D’après un membre de Frapp qui a assisté à la réunion, la plateforme devrait dégager sa position dans quelques heures. Par conséquent, d’ici quelques jours, le débat risque d’être électrique entre le pouvoir, la Société civile et l’opposition sur cette question.

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