Allé Dieng sur la rareté du sucre en poudre : «Il y a des facteurs endogènes et exogènes»

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Le directeur exécutif de l’Unacois/Yessal, Allé Dieng, s’est prononcé sur la pénurie de sucre en poudre. Dans un entretien accordé à  Seneweb, il estime que cela est du» à  des facteurs exogènes et endogènes.
«Si l’on commence par les facteurs exogènes, c’est que la pandémie a affecté l’économie mondiale. Il y a des pays producteurs qui avaient l’habitude d’exporter dans des pays en voie de développement, les pays africains, en général. Donc, ce sont les importateurs sénégalais qui avaient l’habitude de faire venir leurs produits des pays producteurs. Mais depuis les effets négatifs de la pandémie qui ont affecté leur économie, certains fournisseurs préfèrent réserver leurs produits aux populations des pays producteurs », a-t-il renseigné. 
Le commerçant de souligner le cas des camions de transporteurs. «C’est de la logistique qu’on loue qui n’appartient ni au fournisseur ni à  la compagnie maritime, mais qui appartient à  des compagnies spécialisées qui font ce travail, qui louent les espaces et les conteneurs viennent charger et retournent vides. En tout cas, c’est lié à  la pandémie, puisque tout a été déréglé sur le plan international. Dans le domaine des transactions nationales, tout a été déréglé par la Covid», confirme-t-il.
Sur le plan des facteurs endogènes, il cite l’Agence de régulation des marchés dont les prérogatives s’arrêtent à  la distribution des produits horticoles, maraîchers, agricoles, l’oignon, la pomme de terre, la carotte, etc.
«Mais, il n’y a pas un service de régulation pour les autres denrées comme le riz, l’huile, la farine, le pain, mais aussi le sucre», soutient-il.
Par ailleurs, il révèle que la mise en place d’un observatoire sur les prix et les stocks sera relancé par le ministre, dans les prochains jours, même si la tenue  d’un conseil pouvait réguler la commercialisation de beaucoup de produits. «Heureusement, le conseil est convoqué pour mardi prochain. Nous souhaitons que le conseil se réunisse, à  la limite deux fois par année ; c’est six mois. Mais nous aurions souhaité chaque trois mois, car cela permettra aux acteurs de mettre sur la table les problèmes qu’ils rencontrent régulièrement», précise-t-il.
Par ailleurs, Allé Dieng dit ne peut pas comprendre le fait que le sucre soit moins cher en Gambie et en Mauritanie, alors que ces deux pays n’ont pas d’usines. «Et nous, nous avons une usine qui date depuis Senghor. Le sucre devait être moins cher ici, pour qu’on puisse l’exporter dans la sous-région. Moi, j’ai une fois jeté un coup d’œil sur la convention. L’objectif principal, c’est que la CSS puisse produire autant de cannes à  sucre, autant de sucre. Et mieux, la Compagnie sucrière devrait même en exporter», a-t-il lancé.
Ce n’est pas tout. Le directeur exécutif d’Unacois d’en rajouter les usines de transformations de lait, les brasseries, les confiseries et  les usines qui font le chocolat. « Ils utilisent beaucoup de sucre. Ils ont l’habitude, ses unités industrielles, de commander du sucre à  partir de l’extérieur. Mais il se trouve qu’avec la conjoncture internationale, les prix ont flambé. Ces unités industrielles, pour ne pas fermer boutique, se rabattent sur la CSS, alors qu’elle ne peut pas satisfaire la demande nationale. Donc, ça fait partie des facteurs qui ont causé la rareté du produit», analyse-t-il.
Il poursuit : «Tout ce qui touche les denrées alimentaires, c’est sensible. Nous demandons à  l’Etat de prendre ses responsabilités. Ils ont intérêt à  faire tout pour prendre les devants pour que pareille situation ne se reproduise pas».
Par rapport aux propositions, Allé Dieng les réserve à  l’autorité : «Nous allons dévoiler les propositions le jour de la rencontre et les décisions qui seront prises par le ministre.»
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