La notice de la Société de manutention de carburant aviation (SMCADY) indiquait l’indisponibilité du kérosène à partir de ce mercredi, et pendant deux semaines. Malgré cette alerte, le service se poursuit à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD). Mais, le constat a été fait par les équipes d’Emedia.sn déployée sur place.
Mercredi 19 avril. 11h38. Le constat révèle peu de mouvements à l’AIBD. Des taxis garés et alignés. Leurs conducteurs, désœuvrés, devisent tranquillement à côté. Avant d’intégrer le parking, on a pu apercevoir au loin au moins quatre avions et un jet privé sur le tarmac.
Ça bouge à partir de 12h35, un avion Air Sénégal en provenance de Casablanca vient d’atterrir, a-t-on appris. A l’arrivée, les retrouvailles sont chaleureuses entre les passagers et leurs proches venus les accueillir. Si les premiers sortent au compte-goutte, le personnel navigant se précipite vers le parking.
Les membres d’équipage de cabine, plus couramment appelé PNC (Personnel Navigant Commercial), incluant les hôtesses de l’air ou stewards, faisant partie du personnel navigant professionnel de l’aviation civile et assurant la sécurité et le confort des clients pendant un vol, s’engouffrent dans un minibus stationné juste devant au moment où le commandant de bord et son copilote entrent dans le parking.
Mais, on est parvenu à les intercepter, le temps de leur tirer les vers du nez surtout par rapport aux effets nés de la crise ukrainienne frappant cette fois-ci l’approvisionnement en carburant. « Jusqu’à présent, non. Il n’y a pas encore de problèmes. Pour l’instant, il n’y a rien », rassure le plus jeune. Il s’empresse, toutefois, d’ajouter, croisant les doigts : « Espérons que ça va durer ».
« La denrée est disponible en quantité suffisante à l’AIBD », garantissait, pas plus tard qu’hier mardi, la ministre du Pétrole et des Énergies Sophie Gladima montant au créneau suite à la fameuse note de la SMCADY. En revanche, elle n’avait pas manqué de relativiser, soutenant qu’ « on ne devrait pas avoir de pénurie en l’état actuel de la situation, mais on ne sait pas d’ici quelque temps ».
« Waxouloma wone Sénégal ni la tangué (tu avais omis de me dire qu’il faisait très chaud au Sénégal », se plaint une passagère en body sweet noir, jean et veste accrochée au bras. Poussant son chariot rempli de bagages, elle se dirige vers un taxi. Un passager a ajouté qu’ils n’ont reçu, à bord, aucun message relatif à l’indisponibilité du kérosène.
A l’embarquement situé au niveau supérieur, il y a également du mouvement. Des véhicules se garent, déposant leurs passagers et leurs bagages avant d’intégrer l’aéroport afin de s’occuper des formalités pour l’embarquement.
D’autres vols sont confirmés dans l’après-midi, en provenance de Paris, Milan, Conakry, entre autres.
« Le ramadan est un mois creux. Chaque année, c’est presque pareil. Cette fois-ci, l’alerte sur l’indisponibilité du jet ne va pas arranger les choses », a fait remarquer Abdoulaye Diop Mbar, responsable de AIBD taxi.